J'ai présenté l'année dernière, avec mon collègue Bernard Deflesselles, un rapport sur la politique spatiale européenne. Nous y avions souligné combien l'Europe spatiale s'était imposée comme un succès, avec des projets emblématiques comme la fusée Ariane, Galileo ou Copernicus. Si le succès de l'Europe spatiale est réel, il reste néanmoins fragile dans un paysage spatial mondial en mutation profonde. Nous avions souligné trois enjeux immédiats :
– Faire de l'Europe spatiale un jeu à somme positive entre l'ambition européenne et les ambitions nationales, ce qui implique de réformer la gouvernance publique ;
– Donner du sens et un horizon au spatial européen, qui ne peut plus être considéré et se considérer isolément des autres secteurs ;
– Être au cœur des coopérations internationales, tout en assumant enfin pleinement les enjeux de souveraineté qui sont propres à une puissance.
Je note ainsi avec grand intérêt que la présidence croate met en avant deux priorités en matière spatiale : l'avancement des négociations sur la régulation des programmes spatiaux européens et la contribution de l'espace aux emplois futurs.
Par ailleurs, M. Joseph Borrell, Haut Représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a déclaré la semaine dernière que l'espace était une question stratégique pour l'Union. La Commission et la Banque européenne d'investissement ont également annoncé un prêt conditionnel de 100 millions d'euros pour le nouveau programme de lanceur Ariane 6 et un premier programme capital-risque de 100 millions d'euros pour les PME du secteur spatial.
Monsieur l'Ambassadeur, pouvez-vous nous préciser les priorités et les ambitions de la présidence croate en matière spatiale, ainsi que l'état des négociations, notamment sur le règlement « Espace » et sur le budget de la politique spatiale à venir ?