Je suis ravie de vous revoir mais navrée de l'évolution des choses depuis l'époque où nous avons conduit des auditions et fait des propositions qui vont exactement dans le même sens que ce que vous proposez aujourd'hui : établir la conditionnalité, renforcer l'action des États.
Dans notre rapport, nous avions proposé de permettre aux organisations de la société civile ou aux juges qui ne peuvent plus s'exprimer dans leur pays de se réunir autour d'une « table ronde des parties prenantes », afin de communiquer avec les institutions et les État. Le Parlement européen s'en est-il saisi ? Je vous rejoins complètement sur l'idée qu'on ne parle pas assez de ce qui se passe en Hongrie, en Pologne et en Roumanie dans les médias nationaux.
Je remercie les présidentes de la commission des affaires européennes et de la commission des lois qui nous avaient permis de présenter une proposition de résolution, votée à la quasi-unanimité. Seuls certains s'étaient illustrés dans l'abstention ou le rejet, mais cela avait été largement transpartisan. Il y avait une volonté de la représentation nationale de s'engager sur ce sujet, et je crois que nous sommes nombreux à vouloir continuer à aider et soutenir tant les institutionnels, les magistrats, les journalistes, que la société civile qui perd des repères. Comment notre action, en dehors de la sensibilisation de nos gouvernements, que nous pratiquons déjà, peut-elle réellement être efficace selon vous ?