Intervention de Frédérique Dumas

Réunion du mercredi 29 avril 2020 à 16h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédérique Dumas :

L'Europe est impuissante sur ce sujet. Il faut être réaliste : je ne vois pas comment les choses pourraient avancer. Je tiens à revenir sur les propos de M. Dumont : auriez-vous accepté, en France, que le gouvernement nous propose un état d'urgence sanitaire illimité et des sanctions disproportionnées en cas de diffusion de fausses informations ? Rappelez-vous nos longs débats sur la définition même de la notion de « fausse information » ! Les mesures qui viennent d'être prises par la Hongrie sont tout bonnement inacceptables. La France n'aurait jamais pu prendre de telles mesures, même si je conviens qu'il faut rester vigilant.

Si l'Europe est incapable d'apporter une solution, cela nuira gravement à son image. Les rapports et les résolutions constituent le minimum que l'on puisse faire. De très nombreuses négociations sont en cours au niveau européen : nous ne pourrons pas avancer, car nous avons besoin de ces pays sur d'autres sujets. Il faut donc réfléchir à une autre solution : les parlementaires et les citoyens peuvent faire pression sur les dirigeants. Seule une pression extérieure pourra faire avancer les choses. La plupart des Européens sont sidérés par ces atteintes aux libertés. Que se passerait-il, en France, si on changeait les règles de l'élection présidentielle au dernier moment, au mépris du droit européen ?

Si nous ne pouvons rien faire pour le passé, nous pouvons au moins subordonner, à l'avenir, les plans de relance et les transferts destinés à ces pays au respect des libertés fondamentales. À défaut, les citoyens européens n'accepteront plus l'Europe.

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