Votre communication aborde des problématiques qui s'inscrivent dans un timing historique pour l'Union européenne avec l'accord sur le plan de relance survenu hier. Mon collègue Michel Herbillon et moi-même sommes rapporteurs pour cette commission sur le sujet de la politique industrielle. Ce travail a été arrêté entretemps par le confinement mais il se poursuivra avec de nouvelles auditions et tirera les enseignements de cette crise.
Votre communication va dans le sens des différentes conclusions que nous avions établies à la suite de l'affaire Alstom-Siemens. En effet, au-delà du droit de la concurrence, c'était la politique industrielle de l'Union européenne qui était en cause dans sa capacité à faire face aux « mastodontes » internationaux. La France et Allemagne, rejointes par la Pologne, avaient publié au printemps 2019 un manifeste pour une politique industrielle adaptée au XXIe siècle. Depuis, la pandémie a montré que l'absence d'une politique industrielle, notamment en matière de santé, peut être fatale et que nous ne pouvons dépendre d'États tiers pour ce qui est des équipements médicaux essentiels.
Je souhaiterais revenir sur votre constat que la « rivalité » prime sur la « solidarité » en matière industrielle. Comment l'Union devrait-elle à votre avis s'armer pour empêcher que nos entreprises européennes préfèrent s'allier avec des concurrents étrangers plutôt qu'avec des entreprises européennes ? Comment analysez-vous les phénomènes de concurrence qui pourraient survenir entre États membres dans l'hypothèse d'une relocalisation des chaînes de valeur et comment s'assurer que celle-ci puisse profiter à l'ensemble des États membres ?