J'ai été très heureuse de vous voir réhabiliter avec force la notion de préférence européenne. Cette réflexion fait également partie du credo de la droite républicaine à laquelle j'appartiens. Vous avez également eu raison de dénoncer la récente décision de la CJUE sur l'affaire Apple.
J'ai trouvé, M. Anglade, qu'il était un peu rapide d'affirmer qu'il y aurait eu une absence quasi-complète de solidarité au cours de la crise des dettes souveraines et, depuis le Conseil européen, une « vraie » solidarité européenne. Par le passé, il y a quand même eu plusieurs plans d'aide : pour la Grèce, pour l'Irlande pour le Portugal notamment. À l'époque il y a eu de vrais leviers budgétaires et financiers pour des pays qui étaient au bord de la faillite. On a fait avec les instruments qui existaient à l'époque.
S'agissant du plan de relance décidé par le Conseil européen le week-end dernier, je veux juste rappeler que nous avons toujours beaucoup d'interrogations s'agissant des ressources propres grâce auxquelles on va recouvrer l'emprunt et sur les « coupes budgétaires » qui vont nécessairement être opérées dans plusieurs politiques européennes importantes. Les questions sont donc encore nombreuses sur les modalités pratiques de la solidarité européenne et ses conséquences.