Certains, dont je suis, en ont assez des objectifs chiffrés : ils sont affichés comme des bannières et ne sont jamais atteints. Souvenez-vous du fameux protocole de Kyoto de 1997, qui fut le premier à prendre en compte les préoccupations liées au réchauffement climatique. Il avait comme particularité de devoir être ratifié par tous les parlements ; du coup, il est entré en vigueur en 2005, c'est-à-dire huit ans plus tard… Cet accord avait fixé un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 15 à 20 % ; résultat : non seulement ces émissions n'ont pas baissé, mais elles ont augmenté de 5 %.
Aujourd'hui, la logique est la même : nous ne sommes pas en mesure d'atteindre l'objectif qui avait été établi à 40 % pour 2030, mais on le porte quand même à 55 %. Il faut arrêter : nous nous décrédibilisons vis-à-vis de l'opinion. C'est pourquoi nous considérons que, s'il convient de fixer un objectif global pour les Vingt-sept, il est préférable d'obtenir un engagement de responsabilité pays par pays. C'est ce qu'avait prévu l'Accord de Paris en 2015 avec les INDC : pour la première fois, chaque pays avait une feuille de route. Certes, on rate la cible mais, au moins, il y a un engagement.