Je remercie les deux rapporteurs pour leur proposition de résolution.
Il nous semble important d'insister sur deux points.
Premier point : l'adoption d'un mécanisme d'ajustement carbone aux frontières, c'est-à-dire la création d'une taxe carbone, nous semble indispensable. Le produit d'une telle taxe pourrait être considéré comme une ressource propre de l'Union européenne et orienté vers des investissements massifs dans le développement des énergies vertes, car ces investissements sont actuellement suffisamment, notamment au niveau des États membres.
Il conviendrait également d'étudier les conséquences des décisions que nous prenons. Si notre volonté de disposer d'un « Airbus de la batterie », par exemple, peut parfaitement s'entendre, nous ne devons pas mésestimer les conséquences environnementales d'une telle industrie, qui nécessite l'utilisation de terres rares. Il nous faut tenir compte, dans nos calculs, de tous les effets indirects qu'ont nos choix sur l'environnement et sur le plan carbone.
Second point : il faut réfléchir à la fixation d'un cap clair en matière d'interdiction des investissements dans les énergies fossiles. Le secteur public commence à s'y engager. Ainsi, la Banque européenne d'investissement a annoncé ne plus financer les énergies fossiles à partir de 2021. En France, la Banque publique d'investissement devrait se fixer des objectifs pour 2022. En revanche, le privé continue à financer fortement ces secteurs. Ainsi, au niveau mondial, entre 2016 et 2019, trente-cinq banques américaines, canadiennes, chinoises, européennes et japonaises ont financé les énergies fossiles à hauteur de plus de 2 700 milliards de dollars. Si ces investissements de long terme sont réalisés, c'est qu'ils sont rentables pendant encore plusieurs années, et ils contribueront à la pollution pendant tout ce temps.