Intervention de Liliana Tanguy

Réunion du mercredi 2 décembre 2020 à 17h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLiliana Tanguy :

Lors de cette COSAC virtuelle, une session a en effet été consacrée lundi matin aux enseignements de la crise sanitaire ainsi qu'à la coopération dans l'Union européenne en situation de pandémie et dans la prévention sanitaire.

Mme Andrea Ammon, directrice du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a fait état d'une baisse du nombre de cas déclarés et d'infléchissement du nombre de tests positifs. Néanmoins, il convient de rester prudent puisque le taux d'occupation des lits en soins intensifs et le taux de mortalité ne marquent pas cet infléchissement, tant attendu.

A court et moyen terme, Mme Ammon a insisté sur la nécessité de mettre en place un système de surveillance de l'évolution de la pandémie à partir de sources homogènes. Les données dont dispose l'ECDC pour l'instant, sont calculées différemment et dans l'idéal elles ne devraient même pas être comparées. Il y a donc urgence à harmoniser nos méthodes de calcul, afin de disposer d'une base de données commune efficace.

Elle s'est montrée favorable à l'élargissement du mandat de l'ECDC, pour approfondir et améliorer la coopération sanitaire.

À plus long terme, elle suggère également de lancer une réflexion commune sur le traçage des contacts pour qu'il soit le plus efficace possible. La plupart des Etats membres ont choisi d'avoir recours à des applications, ce qui est une solution viable mais les prochaines générations d'applications doivent être améliorées.

M. Thomas Gebhart, secrétaire d'État parlementaire auprès du ministre fédéral de la santé, a souligné l'enjeu de protection des données que pourrait soulever la mise en place d'une base de données commune : il faut que celle-ci soit développée sur un modèle différent de ce qui est fait aux États Unis ou en Chine, dans le respect des valeurs de l'Union.

Il a également plaidé pour une plus grande transparence et une diversification de nos chaînes logistiques afin de développer la production de médicaments au sein de l'Union. Le développement d'une politique sanitaire européenne devrait s'inscrire dans le cadre plus large d'une stratégie d'autonomie de l'Union européenne.

Pour ma part, je suis intervenue pour rappeler que cette crise a d'abord montré les faiblesses du projet européen, puisque les premières réactions ont été nationales. Néanmoins, nous avons progressivement su faire place à une plus grande solidarité européenne. Comme la présidente l'a rappelé, la Commission procède à des achats groupés de vaccins mais la question se pose de leur clé de leur répartition et c'est cette question que j'ai posée aux intervenants.

Mme Ammon et M. Gebhart ont souligné le bien-fondé de la répartition actuelle des compétences entre les États membres et l'UE. Mme Ammon a souligné que cette pandémie a des spécificités locales, d'où l'intérêt d'une bonne coopération et d'une bonne circulation de l'information dans l'Union européenne.

Je suis également intervenue dans le débat sur l'avenir de l'Union pour dire que la Conférence sur l'avenir de l'Europe devrait être un projet fédérateur. Parmi les thèmes à l'ordre du jour de cette conférence, j'ai souligné la nécessité de construire une Europe de la santé. J'ai également indiqué que cette Conférence pourrait porter aussi sur le processus d'élargissement de l'Union européenne et que cela pourrait être l'occasion d'offrir un nouveau cadre de dialogue avec les Balkans occidentaux.

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