Madame la ministre, nous entamons l'examen de l'article 2, qui donne une priorité à la méritocratie, ce dont je me félicite, car le groupe Les Républicains n'a cessé de l'appeler de ses voeux depuis de nombreuses années.
Il me semble cependant nécessaire d'appeler votre attention sur un autre sujet d'inquiétude au sein du monde universitaire : ce plan risque de porter atteinte à l'égalité des chances entre les étudiants. En effet, la suppression du critère du lieu d'habitation pour l'affectation dans un établissement, certes tempérée par un pourcentage maximal de mobilité autorisée par formation, pourrait conduire à rejeter, pour des raisons de capacités d'accueil, des étudiants du territoire qui répondent pourtant aux attendus mentionnés. Et ces jeunes gens pourraient être amenés à renoncer, pour des raisons financières, à aller étudier loin de chez eux.
Les meilleurs étudiants auront le choix entre de très nombreuses formations et ils pourront se déterminer en fonction de la lisibilité de ces dernières, des masters qu'ils viseront, du taux de réussite au sein de ces filières, ou encore de l'accessibilité de la ville, voire du coût du logement, de la qualité des transports ou de la vie culturelle du territoire.
Dans certains cas, cela pourrait aspirer les meilleurs étudiants d'un territoire donné vers d'autres universités, beaucoup mieux dotées que l'université locale. Dans d'autres cas, cela pourrait limiter les possibilités d'accéder à l'enseignement supérieur d'autres étudiants de notre territoire. C'est une problématique que nous ne connaissons que trop bien sur le terrain, et j'espère que ce texte pourra y répondre.