André Chassaigne a estimé que nous n'avions pas assez pris en compte le rapport du Haut Conseil sur le climat. Nous avons bien pris en compte le rapport du Haut Conseil sur le climat, nous en avons auditionné la présidente. Mais nous n'avons pas repris l'intégralité de ce rapport, puisque notre travail concernait l'Union dans son ensemble et non pas seulement la France. Nous lui avons demandé si, d'après les données dont elle disposait, elle considérait que nous étions sur la bonne trajectoire, avec d'abord un point de passage en 2030. Sa réponse a été assez brutale, en disant que nous n'étions pas sur la trajectoire. Nous allons travailler, avec Nicole Le Peih, au sein de la commission des Affaires étrangères, sur la préparation de la COP de Glasgow, et nous pourrons tracer des perspectives également dans ce cadre.
L'outil de la capture et du stockage de carbone a été un peu délaissé par l'Union européenne. Il y a une dizaine d'années, elle avait pris l'engagement de réaliser des démonstrateurs, mais cet engagement n'a pas été tenu. Le sujet revient sur le devant de la scène car, selon les scientifiques, ce procédé peut permettre 15 % d'absorption du CO2. Aujourd'hui, les puits de carbone sont essentiellement les océans et les forêts, or la déforestation s'accroît. Il est donc nécessaire de trouver d'autres idées. La Norvège est désormais dotée d'un site dont le modèle économique est rentable et qui permettrait d'industrialiser la capture et le stockage.
Concernant l'Inde, j'ai eu la chance de m'y rendre il y a quelques années et d'y rencontrer le Ministre de l'environnement. J'avais souligné à cette occasion la nécessité que l'Inde inscrive son mix énergétique dans le cadre posé par les Nations Unies sur la diminution des gaz à effet de serre. Le Ministre m'avait répondu qu'environ 300 millions de personnes n'ont pas l'électricité en Inde. Il ne considérait donc pas que l'on pouvait lui demander de faire des efforts alors que l'occident avait profité de la révolution industrielle et augmenté le niveau de vie de ses habitants. Aujourd'hui, environ 200 millions de personnes n'ont toujours pas l'électricité. L'Inde a un mix énergétique très défavorable car elle n'a pas presque pas d'énergies renouvelables, pas d'énergie nucléaire et un charbon de mauvaise qualité, ce qui les oblige à importer. L'Inde devient un acteur incontournable de la lutte contre le changement climatique, au même titre que la Chine.