Prenez garde à ce que les conséquences de cet amendement ne se retournent pas contre son objectif initial. Sciences Po Paris avait à une époque proposé de fermer son cycle de préparation au concours de l'École nationale d'administration – l'ENA – aux instituts d'études politiques – IEP – de province, précisément pour que les meilleurs étudiants restent en province et ne soient pas absorbés par Paris. Cela ne s'est pas traduit par une amélioration des résultats au concours de l'ENA des cycles de préparation de province. En revanche, cela a empêché un certain nombre d'étudiants d'intégrer la préparation de Sciences Po Paris. En définitive, le bilan est très mitigé.
Il ne faudrait pas qu'en essayant d'empêcher les flux ou en réservant aux meilleurs bacheliers une priorité d'accès à une université de leur académie, on leur interdise d'intégrer des universités qui peuvent certes être parisiennes, mais qui contribuent à assurer une certaine circulation des élites et à prévenir le développement d'une forme de régionalisme.