Depuis ce vendredi, l'Allemagne a classé l'ensemble de la France en zone à haut risque covid. Cette annonce, dont la menace planait déjà depuis quelque temps, vient de nouveau déstabiliser la vie professionnelle et quotidienne de nos concitoyens frontaliers. Si la crise sanitaire que nous subissons nous impose d'adopter des mesures fortes telles que celles prises par l'Allemagne, je m'interroge quant au calcul des seuils des taux de positivité d'un pays à l'autre. Avec ma collègue Marietta Karamanli, nous sommes corapporteurs d'une mission d'information sur la gestion de la crise sanitaire par les États membres. Les spécialistes auditionnés ont soulevé le problème de l'incohérence des méthodes de calcul. Quel est votre point de vue sur l'harmonisation du calcul des taux de positivité et, de manière plus générale, sur le nécessaire renforcement de l'interopérabilité des systèmes et des processus en matière sanitaire, en particulier dans les bassins de vie que sont les zones frontalières ?
La semaine dernière, Mme von der Leyen a décidé de renforcer le mécanisme de transparence et d'autorisation pour les exportations de vaccins mis en place depuis le 1er février. Cette décision pose des questions sur la négociation des contrats de vaccins avec les laboratoires pharmaceutiques. L'Union européenne était-elle suffisamment armée dans ces négociations ? L'est-elle aujourd'hui pour faire respecter les contrats dans un contexte où la santé n'est qu'une compétence d'appui de l'Union européenne ? Quels enseignements tirez-vous des retours d'expérience en la matière ? Comment envisagez-vous, dans la perspective de la présidence française au premier semestre 2021, le renforcement de la souveraineté et de l'autonomie européenne en matière de santé ?
Enfin, je ne peux m'empêcher de vous poser la question, hélas désormais rituelle, du retour tant attendu et si souvent différé des eurodéputés dans l'hémicycle du siège du Parlement européen de Strasbourg. Quel est l'état d'avancement de la négociation du contrat triennal et des actions permettant de conforter et de renforcer le statut de Strasbourg comme capitale européenne ? Je pense en particulier au lancement des travaux de la Convention sur l'avenir de l'Europe.