Je ne suis pas d'accord sur la perspective d'ensemble. Ce n'est pas tellement le Parlement qui a été « oublié » à l'occasion de ces directives, mais le peuple.
Le peuple a souvent été très oublié. Pourquoi la directive « Habitats » a-t-elle mis tant de temps à être transposée en droit français ? Pendant la première cohabitation, quand François Mitterrand était président de la République et Jacques Chirac Premier ministre, Jacques Chirac – qui avait alors oublié son « appel de Cochin » – défendait avec ferveur une transposition rapide des directives. Mitterrand et Chirac avaient ceci en commun qu'ils connaissaient la France, et ils savaient que cette directive allait poser des difficultés et, de fait, elle a détruit la petite agriculture française.
Le peuple a voté « non » au référendum de 2005, ce qui n'a pas empêché le Parlement de se réunir en congrès à Versailles et de voter « oui » à sa place. Votre travail est aussi l'occasion d'une mise en perspective historique et politique.