Le mouvement européen est une très ancienne association créée dans l'immédiat après-guerre en 1950 et qui s'est donnée pour mission de faire vivre le débat public autour de l'Europe tout en avançant des propositions constructives. Cela nous intéresse particulièrement dans le cadre de la conférence sur l'avenir de l'Europe.
Vous avez des milliers de bénévoles qui se réunissent dans cinquante sections locales, une trentaine d'organisations membre ainsi qu'un collège de personnalités qualifiées. Le Mouvement Européen fonctionne comme une sorte de tête de réseau qui fédère les think tanks tels que Fondapol, la Fondation Jean-Jaurès, EuropaNova mais aussi des organisations de jeunesse telles que Jeunes Européens France ou Erasmus Student Network …
Nous avons souhaité avoir cet échange autour d'un thème général : « Quelles politiques européennes pour répondre à la jeunesse ? ». À ce propos, nous avons également un travail en commun avec la commission des affaires européennes autrichienne. Nous allons nous rendre en délégation à Vienne pour discuter avec des jeunes des Balkans afin de voir quelles peuvent être nos attentes par rapport à eux et quelles sont leurs attentes par rapport à nous. Certains chiffres sont effrayants, avec 60 % de jeunes après le bac qui quittent ces pays. Comment envisager le développement de ces États si la jeunesse et les cerveaux partent ?
Je souhaite souligner l'importance des jeunes dans ces débats. La présidence française de l'Union européenne va mettre l'accent sur la jeunesse, particulièrement en cette période de refonte du projet européen. La conférence sur l'avenir de l'Europe peine à démarrer. Cependant, des groupes de travail vont se mettre en place, des panels citoyens sont organisés, il y a déjà eu une plénière et la prochaine aura lieu le 23 octobre. Il est nécessaire de faire des propositions concrètes et de savoir ce que l'on veut faire ensemble et ce que l'on ne veut pas faire ensemble.
J'ai participé au European Youth Event à Strasbourg. J'ai été impressionnée par le dynamisme des jeunes pour pousser les questions européennes et définir quelles sont les priorités de la jeunesse. Le climat et la démocratie sont en haut de ces priorités. Le tout est de savoir comment l'Europe pousse ces sujets et comment nous pouvons répondre à la question de l'appartenance. Les trois mots-clés de la présidence française sont résilience, puissance et appartenance. Ce n'est que lorsqu'on se sent appartenir à un groupe, à un projet et une société que l'on est capable de porter des priorités ensemble. La question reste de savoir comment susciter cette appartenance. En ayant la chance de voyager et de vivre entre deux pays, certaines choses paraissent naturelles. Dans les milieux ruraux, la vision de l'appartenance est plus éloignée.