Intervention de Thierry Michels

Réunion du mardi 11 janvier 2022 à 17h15
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Michels :

La présidence française du Conseil de l'Union européenne, placée sous le signe d'une Europe plus solidaire et plus souveraine, promet des débats vifs et constructifs. Je souhaite vous interroger sur trois thèmes.

Concernant la politique énergétique européenne, je me réjouis que la Commission soit parvenue, le 31 décembre dernier, à un projet de labellisation verte pour les centrales nucléaires et les centrales à gaz. Comme le Président de la République, je suis pleinement favorable à cette taxonomie verte, qui permettra de lutter contre le dérèglement climatique et de renforcer notre souveraineté énergétique. Vous avez annoncé dimanche dernier que l'Europe devrait investir 500 milliards d'euros dans le nucléaire d'ici à 2050. Selon vous, nous devrons engager 20 milliards d'euros par an pour nous doter d'un parc de centrales nucléaires de nouvelle génération. Pouvez-vous nous en dire plus quant au calendrier prévu par la Commission pour le développement effectif du nucléaire en Europe ? Comment la présidence française de l'Union européenne peut-elle en accélérer la mise en œuvre ?

Deuxième thème : les enjeux relatifs à notre autonomie stratégique en matière de santé et la politique européenne de solidarité qui peut en résulter. Deux ans après l'émergence de la covid-19, les pays européens connaissent une nouvelle vague de contamination, particulièrement forte. Nous ne rencontrons pas de problèmes d'approvisionnement ni de distribution pour y faire face. Bien au contraire, vous l'avez rappelé, l'Europe est le premier producteur de vaccins à ARN messager, et notre taux de vaccination est le plus élevé au monde. Quelles sont, selon vous, les prochaines étapes du renforcement de notre autonomie stratégique ? D'autre part, considérez-vous que l'Union européenne est suffisamment solidaire envers les pays à faibles revenus ? Quelles doivent être les prochaines étapes de la politique européenne en la matière ?

Troisième thème : la souveraineté technologique et industrielle de l'Europe. L'Union n'a porté aucune innovation majeure de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle, ni dans la révolution numérique, ni dans celle de la mobilité électrique ; nous ne pouvons que le déplorer. Dès lors, l'économie de l'Europe dépend de blocs géopolitiques parfois hostiles, avec lesquels elle est de facto en compétition. Vous avez évoqué des perspectives prometteuses dans le domaine des semi-conducteurs. Au regard de cet exemple encourageant, quelles sont les conditions à l'émergence d'innovations de rupture en Europe ? Quelles politiques européennes, actuelles ou à imaginer, sont de nature à promouvoir l'innovation, en particulier dans le domaine industriel ? Quelles sont vos attentes par rapport à la présidence française de l'Union européenne ?

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