Notre rapport est accompagné d'une proposition de résolution européenne car nous devons engager un dialogue politique avec la Commission européenne, mais également pour rappeler au gouvernement l'attachement du parlement à la sécurité civile. Nous avons souhaité étudier le sujet sous deux aspects. Le premier est la place de la France en Europe et le second concerne la façon dont les Européens peuvent se préparer et réagir ensemble aux situations d'urgence.
Pour commercer, il est indispensable de faire le point sur l'organisation de la protection civile française. Elle s'appuie essentiellement sur les sapeurs-pompiers professionnels et volontaires, sur les services départementaux d'incendie et de secours (SDIS), sur les militaires de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, sur les marins-pompiers de Marseille, mais également sur les unités de la sécurité civile. Leur travail est salué et reconnu dans le monde entier, notamment en raison de leurs compétences en matière de lutte contre les feux de forêts, bien que le quotidien du pompier soit à 80 % constitué d'intervention de secours à personne. Dans notre rapport, nous avons voulu replacer le modèle français dans l'écosystème européen. Ainsi, nous avons réalisé une enquête via un questionnaire sur l'organisation de dix-huit pays de l'Union européenne. Nous nous sommes personnellement rendus en Belgique, en Roumanie et en Suède. André Chassaigne est allé en Grèce et je me suis déplacé en Équateur pour étudier ce modèle extra-européen.
Le dénominateur commun de ces missions a été l'identification des points de comparaison et d'amélioration par rapport à nos propres pratiques. La prise de conscience de nos forces et faiblesses est d'autant plus nécessaire que les Etats membres ont choisi de travailler ensemble dans le domaine de la gestion de crise qui constitue une compétence d'appui de l'Union européenne. Créé en 2001, le mécanisme de protection civile de l'Union européenne (MPCU) en est la traduction concrète. Il rassemble l'Europe des 27 et six autres pays voisins : l'Islande, la Macédoine du Nord, le Monténégro, la Norvège, la Serbie et la Turquie. Le MPCU nous a inspiré deux réflexions, l'une positive et l'autre négative.
Tout d'abord, nous avons été très impressionnés par cette organisation qui est pilotée, au sein de la Commission européenne, par la Direction générale pour la protection civile et les opérations d'aide humanitaire européennes (ECHO). Des équipes se relaient jour et nuit pour faire fonctionner la tour de contrôle du Centre de coordination de la réaction d'urgence (ERCC). Ainsi, lorsqu'une demande d'aide parvient à Bruxelles, elle est aussitôt répercutée auprès des Etats participants au mécanisme qui peuvent engager volontairement des moyens. Le MPCU constitue également une réserve européenne de protection civile disposant de moyens matériels et humains, pré-engagés par les Etats pour répondre aux demandes.