Le travail que nous avons mené nous a permis de mettre en lumière un certain nombre de faiblesses de ce cadre juridique et opérationnel, qui nuisent à l'efficacité des missions et opérations militaires et expliquent leurs résultats très contrastés.
La première faiblesse est politique : c'est la division des États membres. En effet, ceux-ci ne sont pas tous sur la même ligne s'agissant de la dimension opérationnelle de la PSDC. Certains d'entre eux, en particulier en Europe du Nord, ont une réticence de principe vis-à-vis des interventions militaires, tandis que d'autres, dont la France, sont plus interventionnistes.
Cette division des États membres implique que l'unanimité est très difficile à réunir. À titre d'exemple, le gouvernement du Mozambique a demandé l'envoi d'une mission européenne le 16 septembre 2020, mais c'est seulement le 12 juillet 2021 que le Conseil a adopté la décision. Dix mois de négociation auront donc été nécessaires pour répondre à l'appel à l'aide d'un pays en train de perdre une partie de son territoire au profit des djihadistes.
Réunir l'unanimité des États membres exige donc de longues négociations, qui ne peuvent en outre aboutir qu'à condition d'accepter des compromis affaiblissant la portée de l'opération ou de la mission.