Je n'ai fait que relayer une prise de position exprimée par le candidat Emmanuel Macron quelques semaines avant d'être élu Président de la République : la création de la fonction de vice-Premier ministre était une initiative positive, dont la Constitution empêchait la réalisation.
Lorsqu'il a claqué la porte du Gouvernement, Nicolas Hulot n'avait remporté, malgré son titre de ministre d'État et sa place de numéro deux du Gouvernement, que 10 arbitrages sur un peu plus de 300 dans les réunions interministérielles. Les blocages auxquels il s'était heurté lui avaient confirmé la nécessité de remonter le rang au niveau du Premier ministre. J'ignore si la Constitution autoriserait le Premier ministre à cumuler ses fonctions avec celles de ministre de la Transition écologique. Je comprends de nos débats que c'est possible et on peut aussi le penser dans la mesure où Édouard Philippe a été également ministre de l'Intérieur pendant près de deux semaines. On pourrait donc envisager de faire passer cette novation par une autre voie que celle de la révision constitutionnelle. J'aimerais entendre, à ce sujet, ceux qui entendent donner plus de poids à l'écologie au sein du Gouvernement.
Talleyrand parlait de vice. Pour ma part, j'ai étudié non pas la Constitution mais le génie mécanique. Je peux dire que lorsqu'il manque une vis, tout peut partir de travers.