Intervention de Jean-François Parigi

Réunion du mercredi 19 mai 2021 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-François Parigi, co-rapporteur :

S'agissant de la Garde nationale, que j'ai longtemps crue être l'armée de l'an II, alors qu'il s'agit aujourd'hui d'un secrétariat général composé d'une quinzaine de personnes travaillant à la coordination des réserves de défense et de sécurité, force est de constater que le modèle proposé par les sénateurs Bockel et Jourda n'a pas été retenu, sans doute en raison d'un problème de coût.

Il est certainement possible de faire travailler les réserves en plus parfaite osmose. Sereine Mauborgne l'a souligné : à un moment donné, il faut quand même que les ministères se parlent, qu'on sache qui fait quoi et sur combien de personnes on peut compter – ce qui n'est pas toujours le cas. Là est le paradoxe : on a des gens dévoués et des services opérationnels mais les ministères ne s'échangent pas d'informations.

Je suis tout à fait favorable à la proposition du ministre de l'Intérieur d'assurer la montée en puissance de la réserve civile de la police nationale. Mais j'ai trois craintes. La première est partagée par la gendarmerie : c'est que cela se fasse au détriment du budget de la réserve de cette dernière. La deuxième concerne la formation. La formation des réservistes de la gendarmerie dure quinze jours et elle est très dense. La troisième tient au fait que les organisations syndicales craignent que le recours à la réserve ne remette en cause l'augmentation des effectifs dont la police a besoin. Je me souviens de l'exemple, lors de l'audition de la réserve sanitaire, d'infirmières parties en Martinique et ayant eu des problèmes avec les organisations syndicales. Ces réservistes n'étaient pas envoyées comme intérimaires pour priver les personnels locaux d'heures supplémentaires ou pallier le non-recrutement d'effectifs permanents, mais c'est ainsi qu'elles ont été perçues.

Quoi qu'il en soit, il faut que les uns et les autres apprennent à se connaître et à travailler ensemble. Notre collègue Jean-Marie Fiévet évoquait les sapeurs-pompiers : travaillons sur ce sujet ! Le domaine de la sécurité civile est un bel exemple de domaine dans lequel il faudrait des regroupements et une rationalisation. Autre exemple : dans les douanes, il est question de mettre en place une réserve de garde-côtes mais sans lien avec la marine nationale. Pourtant, un tel rapprochement permettrait peut-être des gains d'efficacité et des économies d'échelle. Pour revenir aux sapeurs-pompiers volontaires, ils ne se présentent pas comme des réservistes. Nous leur avons toutefois consacré un chapitre du rapport car ils sont un exemple non seulement d'ancrage territorial réussi mais aussi dans le domaine des relations avec les employeurs. Un sapeur-pompier volontaire est bien vu par son employeur car on sait ce qu'il fait : sauver des vies. En revanche, on ne voit pas ce que font et à quoi servent les autres réservistes, notamment militaires : la relation avec leur employeur est donc plus difficile. C'est pourquoi nous proposons de renforcer la connaissance des réservistes et de leurs missions. Pour ce faire, encore faut-il simplifier les choses.

Monsieur Venteau, nous souscrivons à votre analyse sur les jumelages. Cela mérite d'être encouragé.

Madame Michel-Brassart, la loi de programmation militaire augmente le budget des réservistes. Mais je le dis à la commission de la défense : j'aimerais aussi qu'il y ait un contrôle de la dépense. Il y a une opacité sur le budget réel de nos réservistes. L'armée de terre ayant défini un plan stratégique, son chef d'état-major voudrait une sanctuarisation de son budget réel sur plusieurs années. L'armée de terre fait l'effort de mener une vraie réflexion à l'horizon 2030. C'est notre rôle que de contrôler que des fonds sont bien affectés à nos réservistes.

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