Intervention de François Claverie

Réunion du mercredi 15 septembre 2021 à 15h30
Mission d'information sur l'application du droit voisin au bénéfice des agences, éditeurs et professionnels du secteur de la presse

François Claverie, vice-président du SEPM et directeur général délégué du Point :

La filière presse représente 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires sur les 100 milliards générés par les industries culturelles. Nous avons souffert de la disruption des plateformes, notamment de Google et de Facebook, qui a entraîné la disparition de 1 à 2 milliards d'euros de recettes publicitaires. Nous sommes contraints de reconstruire notre modèle d'affaire pour assurer nos missions d'information.

Le droit voisin ne doit pas représenter des revenus d'appoint. Notre démarche vise à rééquilibrer durablement notre modèle économique. Comme nous l'avons vu dans la musique, la disparition des supports physiques a rendu nécessaire la gestion collective. C'est une activité qui génère moins d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires mais 70 % de ses revenus sont issus de la gestion collective et sont donc constitués de droits.

Pour la presse, les revenus sont panachés entre des revenus publicitaires, des abonnements, des ventes au numéro et, dans une moindre mesure, des droits. Nous cherchons à trouver des substituts aux recettes qui s'affaiblissent. Prenons l'exemple de la vente au numéro. L'année 2020 a été caractérisée par la défaillance de Presstalis, l'un des principaux distributeurs de presse en France, ce qui est révélateur de l'affaiblissement durable de l'activité de vente au numéro. Nous avons besoin de trouver des revenus de substitution, sur un marché où l'abonnement numérique n'est pas la seule planche de salut et où la publicité est attaquée par les réseaux sociaux et les moteurs de recherche.

Nous devons imaginer un modèle économique dans lequel la protection de nos contenus, dans un contexte de diversification des usages de l'information, nous rapportera un pourcentage, potentiellement à 2 chiffres, de nos revenus. Dans un premier temps, nous pourrions parvenir à 5 %, sous forme de droits voisins et de droits d'auteur, avant d'atteindre 70 %, comme sur le marché de la musique.

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