Je me permets d'insister et de préciser certaines interrogations de notre part sur les accords asymétriques du CETA et avec le Mercosur, notamment en matière agricole. Ce n'est pas seulement une question de libre-échange ou de protectionnisme. En aucun cas nous ne sommes hostiles, ni nous, ni les agriculteurs, à l'économie de marché. C'est d'abord une question de concurrence déloyale et d'iniquité pour nos agriculteurs.
En Amérique du Sud, les conditions de production sont bien éloignées de nos standards sanitaires et de qualité, avec des feedlots, ou parcs d'engraissement, de 25 000 bêtes, des antibiotiques utilisés comme hormones de croissance, des animaux nourris au maïs OGM… Par ailleurs, ces accords sont en contradiction complète avec vos objectifs, réaffirmés de manière grandiloquente, en matière environnementale, sanitaire et sociale et de protection du consommateur. Ce dernier demande plus que jamais la protection des filières de production française de qualité.
Comment contrôler les produits à bas coûts qui arrivent sur notre sol de ces pays et protéger nos consommateurs, alors qu'un rapport de la Commission européenne estime que c'est impossible ? Les scandales sur la viande brésilienne, comme vous l'avez reconnu, l'ont montré. Pourquoi ne pas exclure ces produits des accords sensibles ? Quand comprendrez‑vous qu'il ne sert à rien d'imposer des normes sanitaires très contraignantes à nos agriculteurs, si on inonde nos marchés de produits de mauvaise qualité ?