‑ Je confirme que Bernard Jomier et moi-même, qui sommes médecins, avons réalisé un rapport sur la santé environnementale et j'ai effectivement échangé avec nos collègues sur ce sujet. La recommandation phare que nous avons formulée consistait à créer un délégué interministériel et je vois avec plaisir qu'elle a été retenue. Nous avions quelques divergences, en particulier sur la régionalisation de la santé environnementale ; il faut savoir qu'en Nouvelle-Aquitaine, un observatoire régional de santé environnementale, issu d'un institut de veille créé en Limousin, était assez avancé sur le sujet.
Je ne vais pas détailler la trentaine de recommandations contenues dans notre rapport. Je pense qu'il doit y avoir une convergence dans l'intérêt de tout le monde. Nos démarches partent souvent de cas concrets, comme celui des cellules pédiatriques dans le Sauternais, alors que des interrogations se font jour sur l'usage des pesticides dans les vignes. Il ne faut pas que sorte de tout ce travail un « machin » qui ne sert à rien. Nous avons vraiment besoin de structurer des registres de morbidité ou de mortalité liée au cancer. De nombreux clusters suscitent des questions, et je pense aussi aux enfants qui sont nés sans membres dans l'Ain. Il doit y avoir un intérêt à utiliser ces données, et des retombées.
Je note également les manques en matière d'enseignement. Certains jeunes médecins n'ont pas d'informations. Je vois avec plaisir que le champ de la santé environnementale sera désormais enseigné, mais peut-être dans les premières années. Nous préconisions un diplôme d'études spécialisées, de manière à ce que les autorités puissent avoir un référent local. Moi qui suis sénatrice et qui défend les territoires, il me semble que le volet territorial n'a pas été suffisamment pris en compte.