‑ Merci beaucoup, madame, pour la qualité de votre propos et sa pédagogie. J'ai lu plusieurs fois ce rapport, mais à vous écouter, il apparaît encore plus clair et plus inquiétant. Je ne suis pas tout à fait optimiste sur la capacité des sociétés humaines à mettre en place les recommandations les plus sévères que vous proposez. Donc j'aimerais savoir si l'on ne peut pas aller plus loin dans l'analyse géographique des conséquences du réchauffement, et notamment de la montée des eaux. Vous nous présentez des grandes régions, mais est-ce qu'on ne peut pas tenter le même travail à l'échelle de la France ? Je suis archéologue et j'ai travaillé sur les conséquences du petit optimum climatique du début du premier millénaire, aux premier et deuxième siècles après Jésus-Christ. Je prends juste un exemple, celui du Golfe des Pictons. C'est un vaste golfe qui fait qu'au premier siècle avant Jésus-Christ, la mer va jusqu'à Niort. D'après ce que vous nous montrez, je pense que l'on pourrait retrouver dans quelques années une configuration du trait de rivage comparable à celle que l'on a connue au premier siècle avant Jésus-Christ, c'est-à-dire que la totalité du parc naturel régional du Marais poitevin serait complètement sous les eaux.
D'un point de vue pédagogique, il serait important de montrer aux populations, concrètement, ce qui va se passer dans leur vie quotidienne dans un avenir très proche, parce qu'on le sait désormais. Cela permettrait par ailleurs aux pouvoirs publics d'anticiper des déplacements de population tel que notre pays n'en a pas connus depuis très longtemps pour faire face à quelque chose qu'aujourd'hui j'estime malheureusement complètement inexorable.
Pour forcer le trait, est-ce qu'on peut montrer aux populations le trait de côte sur une carte au 25 millième, en fonction des différentes hypothèses que vous nous avez présentées ?