‑ Merci beaucoup pour ces précisions. Je vous remercie pour votre patience et votre soin à répondre dans le détail sans esquiver aucune question. Je vous remercie également pour cet exercice d'analyse et d'évaluation extrêmement important, ainsi que pour la vision que vous nous avez donnée de l'entreprise en elle-même, du GIEC, qui est remarquable. Nous en avons découvert les coulisses et l'on ne peut qu'être impressionné de la façon dont l'ensemble organise sa vie. C'est extrêmement international et marqué par l'obsession du regard des pairs et de la cooptation des meilleurs. Néanmoins, vous parvenez à obtenir des rapports précis et relativement incisifs là où d'habitude, les grandes organisations internationales élaborent bien souvent des conclusions lessivées, consensuelles, qui ne mènent pas bien loin.
Nous avons noté qu'il y a un nombre croissant de femmes dans les contributeurs du GIEC, c'est quelque chose à quoi nous devons être sensibles et dont nous devons nous réjouir.
J'ai apprécié aussi la mention des efforts que vous déployez, et dont nous devons nous inspirer, pour faire émerger toutes les voix dans vos débats internes, y compris celles qui, sur la base de préjugés tenaces, pourraient de prime abord être jugées moins pertinentes que d'autres. C'est un phénomène qui est décrit dans Le Petit Prince : au début, l'astronome qui a découvert un astéroïde fait une communication en habit traditionnel turc, et personne ne le croit ; plus tard, quand on l'oblige à mettre des habits occidentaux, il refait la même communication et tout le monde dit que c'est une découverte extraordinaire. Évidemment, c'était passé à la moulinette humoristique et sarcastique d'Antoine de Saint-Exupéry. Cependant, de tels processus mentaux subsistent, y compris chez des scientifiques, et il est important de les combattre activement.
Hier, lors de votre audition par la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire de l'Assemblée nationale, vous avez suggéré qu'à l'avenir, l'interface entre le GIEC et le Parlement pourrait être renforcée, de la même façon que le GIEC a des interfaces avec tous les pays. Comme je l'ai dit à la présidente de la commission, si le Parlement le souhaite, l'OPECST sera tout à fait disposé à œuvrer à un tel renforcement, qui pourra être vu comme contribuant au lien entre scientifiques et décideurs que le GIEC incarne aujourd'hui d'une façon inégalée.
Nous aurons certainement le plaisir de vous revoir, soit avant la fin de votre mandat au sein du GIEC, quelque part dans le courant de l'année 2023, soit en votre qualité de membre de notre Conseil scientifique. Ce sera toujours avec le même plaisir que nous pourrons échanger avec vous. Je vous remercie encore une fois pour ce travail considérable.