Madame la présidente, mesdames, messieurs les députés, c'est un grand plaisir pour moi de me retrouver devant vous, même si la situation qui motive cette audition est très tendue.
De fait, il me paraît très utile d'évoquer avec vous la situation politique et militaire au Sahel, car de profonds bouleversements affectent actuellement cette région et, de manière plus générale, l'Afrique de l'Ouest, tant sur le plan politique que sur le plan sécuritaire. Ces bouleversements sont de nature à remettre en question les modalités de notre engagement militaire au Sahel, qu'il est de notre devoir de réévaluer dès lors que des milliers de Français sont engagés là-bas au péril de leur vie.
Avant d'évoquer plus en détail le contexte bouleversé dans lequel nous agissons, je souhaite rappeler le sens de cet engagement et les résultats que nous avons obtenus ces derniers mois dans la lutte contre le terrorisme.
Si la France est intervenue au Sahel, c'est – il est toujours bon de le répéter – parce que les États sahéliens nous en ont fait la demande, à commencer par le Mali, qui, en 2013, a appelé à l'aide pour repousser des colonnes djihadistes qui descendaient vers Bamako. Sans l'intervention des forces armées françaises dans le cadre de l'opération Serval, le Mali aurait peut-être connu le destin qui fut celui de l'Irak et de la Syrie à partir de 2014, lorsqu'au fil de ses conquêtes territoriales, Daech bâtissait un sanctuaire du terrorisme islamiste.
Au début des années 2010, des citoyens français et européens avaient déjà été la cible de plusieurs attaques terroristes au Sahel. Souvenez-vous : en 2013, cela faisait déjà cinq ans que la course du Paris-Dakar, désormais bien mal nommée, n'était plus organisée dans la région en raison de la menace terroriste.
Lorsqu'en 2014, l'opération Barkhane succède à l'opération Serval, c'est pour lutter contre le terrorisme, en partenariat avec les cinq pays de la zone sahélo-saharienne – la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad – et pour éviter la création, dans une zone aussi grande que l'Europe, d'une sorte d'État terroriste tout-puissant qui aurait pu développer la capacité de se projeter bien au-delà de cette région.
En un mot, nous nous sommes déployés pour protéger non seulement la France et les Français mais aussi les citoyens européens.
Au Sahel, la communauté internationale, qui se mobilise depuis plusieurs années, a deux ennemis : Daech et Al-Qaïda. Peu importent les acronymes et le nom exact des filiales locales de ces grandes organisations terroristes : il s'agit bien de deux multinationales du djihadisme qui n'hésitent pas à déstabiliser les États, à soumettre les populations et à cibler de manière indiscriminée les civils pour parvenir à leurs fins. Deux multinationales djihadistes qui veulent combattre la France et les Français partout où elles le peuvent, comme le prouvent leurs publications les plus haineuses.
Quel est le bilan de notre lutte contre le terrorisme au Sahel ?
J'ai eu l'occasion de dresser ce bilan à plusieurs reprises devant vous, au fur et à mesure de l'évolution de la situation. Ainsi, nous avons eu l'occasion de discuter, cartes à l'appui, de l'endiguement de l'État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) et du retour de l'État dans certaines régions où l'approche multidimensionnelle de la lutte contre le terrorisme, depuis les aspects sécuritaires jusqu'aux enjeux de développement, a pu être pleinement mise en œuvre. Mais aujourd'hui, je voudrais me concentrer sur deux aspects bien particuliers du bilan opérationnel de la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Premièrement – et c'est un véritable succès stratégique des forces armées françaises, mais aussi des forces armées sahéliennes et de ceux de nos partenaires européens engagés sur place –, il n'y a pas de sanctuaire terroriste au Sahel : Barkhane et ses partenaires ont empêché la territorialisation des groupes armés terroristes. Pourtant, ces derniers avaient cherché par tous les moyens à s'aménager de tels sanctuaires, des citadelles imprenables, pour renforcer leurs capacités et leur liberté d'action ; je pense en particulier à l'État islamique dans le Grand Sahara dans la zone des trois frontières. Grâce aux multiples opérations de Barkhane et aux nombreuses opérations conjointes, nous les en avons empêchés. Ni les filiales de Daech ni celles d'Al-Qaïda ne se sont installées à demeure pour fomenter des attaques terroristes d'envergure internationale.
Deuxièmement – et cet aspect essentiel est trop peu mis en avant –, nous avons éliminé les chefs internationaux de ces filiales sahéliennes. En plus d'affaiblir durablement les organisations terroristes, cela peut modifier l'étendue ou l'ampleur de leurs ambitions. En effet, ce qui rend extrêmement dangereuse une organisation comme l'EIGS, ce sont ses liens directs avec les états-majors de Daech au Moyen-Orient. Je pense en particulier à Adnane Abou Walid al-Sahraoui, qui a été éliminé par la force Barkhane en septembre dernier. De nationalité marocaine, le fondateur et dirigeant du groupe terroriste de l'État islamique dans le Grand Sahara, qui sévit au Mali, au Niger et au Burkina Faso, était en liaison permanente avec l'État islamique en Syrie et en Irak. Le neutraliser, c'est donc, sinon couper le fil qui reliait l'EIGS et Daech, du moins le distendre durablement.
Désormais, l'EIGS est dirigé par des terroristes maliens. Cela ne signifie pas que ce groupe n'est plus dangereux, mais cela rebat les cartes, car ces chefs sont influencés par des logiques locales, notamment ethniques, ce qui réduit probablement l'ampleur de leurs ambitions. Il en va de même pour le Rassemblement pour la victoire de l'islam et des musulmans, qui a déploré de lourdes pertes.
Ces succès sont le fait de l'opération Barkhane mais aussi des partenaires sahéliens, qui ont été associés à son action dès le début et dont la montée en puissance a franchi un cap au cours des dernières années. De fait, en 2020, lors du sommet de Pau, la mobilisation des acteurs de la région a connu un sursaut, sous l'impulsion du Président de la République. Au cours de ce sommet, les pays du Sahel ont réaffirmé leur détermination politique à lutter contre le terrorisme avec l'aide de la communauté internationale, dont la France, puis de solides partenariats de combat ont été renforcés.
Ainsi, depuis 2014, la force Barkhane a formé plus de 18 000 Sahéliens, sans compter ceux que la mission de formation de l'Union européenne (EUTM) Mali a pu former de son côté. Nous sommes allés plus loin, en proposant un accompagnement au combat direct avec l'ennemi. C'est l'objet de la force Takuba, composée de forces spéciales européennes qui accompagnent les forces armées maliennes sur le terrain. C'est également le sens du partenariat de combat dont j'ai pu mesurer la qualité au Niger, où nos soldats préparent et réalisent des missions de combat exigeantes aux côtés des forces armées nigériennes, dont ils soulignent sans cesse la maîtrise unique du milieu, la combativité et l'engagement.
Depuis le sommet de Pau, les armées sahéliennes sont donc montées en puissance. Nous l'avons toujours dit, l'armée française n'a pas vocation à être une armée de substitution, car la paix au Sahel appartient aux États du Sahel. Ce que nous faisons avec nos partenaires, c'est mettre la menace terroriste à la portée des armées sahéliennes et leur donner les clés d'un combat qui est le leur, combat qui ne peut être gagné que si la volonté politique de l'emporter est affirmée et réitérée à chaque instant. C'est dans cet esprit que le Président de la République a annoncé, en juin dernier, la transformation du dispositif militaire au Sahel en renforçant davantage encore la logique de coopération avec nos partenaires ouest-africains et sahéliens. Nous avons ainsi été conduits à désengager les forces implantées dans les trois emprises du Nord-Mali. Cette manœuvre sensible s'est déroulée avec précision grâce au professionnalisme de nos armées.
Avant de refermer le chapitre du bilan de notre engagement au Sahel, je souhaite insister sur la prise de conscience internationale, en particulier européenne, qui s'est opérée ces dernières années concernant la situation sécuritaire au Sahel. Car, il y a neuf ans, le Sahel n'était pas une préoccupation majeure pour les Européens – ou, si elle l'était, c'était à mots comptés. Peu à peu, ces derniers ont compris qu'aux portes de l'Europe, c'est aussi leur sécurité qui était en jeu. Aujourd'hui, je puis vous dire que tous sont convaincus que l'Europe a intérêt à la stabilisation de notre frontière au sud. Le Sahel est désormais l'une de leurs priorités stratégiques et nous pouvons nous féliciter de cette dynamique.
Dans le champ opérationnel, elle s'est traduite par la montée en puissance de la force Takuba, qui est une première dans son genre, mais aussi par l'élargissement de l'EUTM Mali. Toutes forces confondues – Barkhane, mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), EUTM et Takuba –, 25 000 militaires sont déployés dans la région. J'ajoute que notre action s'inscrit dans le cadre de la coalition pour le Sahel, qui nous a permis de définir le schéma de l'aide internationale, du volet militaire à celui du développement, car la solution au Sahel n'est pas seulement militaire.
Je souhaite revenir un instant sur la portée réelle de la force Takuba. D'un point de vue opérationnel, les résultats obtenus moins d'un an après l'annonce de sa pleine capacité ont dépassé les prévisions initiales dans de multiples domaines. Surtout, elle est un réel succès politique. En un an, nous avons obtenu que onze pays s'engagent ensemble au combat, de façon très pragmatique. Ainsi, un véritable « club Takuba » est né. Cette force représente sans doute ce que les Européens sont capables de réaliser le mieux ensemble dans des environnements sécuritaires très complexes. Il faudra donc capitaliser sur ces enseignements et sur l'esprit que nous avons su créer tous ensemble, qui participe à l'édification de l'Europe de la défense.
Je souhaitais rappeler ces éléments, qui permettent de mieux comprendre notre engagement au Sahel, avant d'aborder l'actualité et le contexte dégradé dans lequel nous agissons désormais.
Il est une réalité implacable et évidente : nous ne pouvons réussir collectivement au Sahel et lutter efficacement contre le terrorisme sans un investissement majeur de l'État que nous appuyons et sans la détermination de ses autorités – c'est en partie pour cette raison que le sommet de Pau a été si important dans l'histoire récente de notre engagement. Or, à présent, nous faisons face à une rupture de la junte malienne avec son environnement et avec l'ensemble de ses partenaires.
La rupture de confiance est globale et se fonde sur trois faits principaux.
Premièrement, pendant plusieurs mois, la junte malienne a assuré à ses partenaires que la société de mercenaires russe Wagner ne se déploierait pas au Mali. Or tel est bien le cas aujourd'hui. Cela compromet fortement non seulement la parole de cette junte mais aussi sa prétendue détermination à lutter contre le terrorisme.
Nous avons pu observer l'action de Wagner en République centrafricaine : pillage des ressources, mise en coupe réglée du pays et, surtout, exactions contre les populations. Wagner se nourrit de l'insécurité et de la guerre. Ses mercenaires, c'est un fait important, sont rémunérés par la junte malienne. Pourquoi donc celle-ci paierait-elle une société de mercenaires pour lutter contre le terrorisme alors que l'ensemble de la communauté internationale est à son chevet, et ce de façon gratuite ? Je vous laisse en tirer vos propres conclusions.
Deuxièmement, la junte a rompu les engagements qu'elle avait pris sur l'échéance de la transition démocratique. À nouveau, par ce choix, elle dévoile sa véritable volonté : celle de rester au pouvoir à tout prix. C'est pourquoi, après de multiples provocations, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ainsi que l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont décidé, le 9 janvier dernier, d'accroître substantiellement les sanctions économiques et financières à l'encontre du Mali, afin de provoquer un électrochoc devant une situation inacceptable. La France et les Européens soutiennent clairement la décision de ces institutions, et nous ne sommes pas les seuls.
Enfin, je regrette de le dire, le Mali a achevé de consommer la rupture avec ses partenaires en entravant les capacités d'action des militaires européens sur tous les plans.
Sur le plan politique, d'abord. La junte nous a annoncé vouloir revoir le traité qui régit notre coopération de défense pour pouvoir remettre en cause l'accord sur le statut des forces françaises dans des pays souverains. Quelques jours plus tard, elle a exigé le départ des Danois engagés au sein de la force Takuba, ce qui a entraîné, par ricochet, la suspension du déploiement des Norvégiens.
Sur le plan militaire, ensuite, la junte a mis en place une zone d'interdiction temporaire des vols au-dessus du centre du Mali – précisément là où la société Wagner est déployée –, et les contrôles de nos convois aux frontières sont de plus en plus tatillons. Les responsables locaux des forces armées maliennes appliquent désormais des consignes d'arrêt de la collaboration avec nos forces, ce qui n'était pas le cas il y a encore quelques semaines.
Enfin, une interdiction de survol du Mali a été opposée aux avions et aux hélicoptères de la MINUSMA, avant d'être partiellement levée après plusieurs jours de négociation au plus haut niveau.
Pour la France, le point d'orgue de ces tensions a été atteint avec le renvoi de notre ambassadeur au Mali. C'est évidemment un symbole très fort. Quel sens peut-on donner à notre combat quand nous ne sommes clairement plus les bienvenus ? Même si le Mali est dirigé par une junte illégitime, il reste un État souverain. Nous prendrons acte de ses choix.
En dépit de ce contexte difficile sur le terrain, nos opérations de contre-terrorisme continuent. Du 1er au 6 février, une unité franco-estonienne de la force Takuba, avec des unités des forces armées maliennes, puisque c'est le principe même du partenariat de combat, a neutralisé près d'une trentaine de terroristes dans la zone du Liptako malien et saisi du matériel de combat et du carburant. Des moyens aériens – un drone Reaper, une patrouille de Mirage 2000 – ont été déployés en appui des troupes européennes et maliennes au sol. Quelques jours plus tard, Takuba a neutralisé huit terroristes supplémentaires.
Par ailleurs, à la suite de l'attaque intervenue les 8 et 9 février derniers à la frontière entre le Burkina Faso et le Bénin, et dans laquelle un de nos compatriotes est décédé, Barkhane a engagé des moyens de reconnaissance par drone ainsi que la chasse, à la demande du partenaire béninois. Plusieurs frappes ont été réalisées au sud du Burkina Faso, le 10 février, contre le groupe qui avait été détecté. Elles ont permis de neutraliser une quarantaine de terroristes. Nous continuons donc d'appuyer avec réactivité les partenaires sahéliens qui le demandent en agissant en étroite coordination avec eux.
J'en viens maintenant aux perspectives de notre engagement. Nous devons poursuivre notre combat contre le terrorisme au Sahel. Nous ne devons pas déserter le terrain à un moment où Al-Qaïda et l'État islamique risquent de renforcer leurs coups dans cette région. Nous devons rester engagés auprès de nos partenaires, de façon encore plus imbriquée, et en continuant d'apporter ce qui peut leur manquer le plus, c'est-à-dire des capacités critiques de renseignement et d'observation du terrain, des facilités de planification et un appui pour le fonctionnement des chaînes de commandement, qui associent de nombreux acteurs.
En parallèle, nous voulons tout mettre en œuvre pour circonscrire l'influence de Wagner en Afrique de l'Ouest car nous avons pleinement conscience que le déploiement de cette société de mercenaires s'inscrit dans un schéma d'ensemble beaucoup plus large de la part de Moscou, qui a évidemment partie liée avec ce qui se passe dans la partie orientale de l'Europe.
Nous voulons poursuivre ce combat en Européens. Takuba est bien plus qu'une opération multinationale : c'est une fédération de volontés et une conscience de la nécessité d'agir ensemble. Je n'ai aucun doute sur le fait que l'esprit de Takuba perdurera bien au-delà de l'engagement militaire. C'est la raison pour laquelle nous sommes en train de déterminer, avec nos partenaires, une nouvelle stratégie pour notre engagement au Sahel prenant en compte la réalité malienne, et qui n'oublie pas que la menace est en train de s'étendre au golfe de Guinée, comme l'ont malheureusement montré les récentes attaques dans le nord du Bénin. Il nous faut donc changer d'échelle et envisager de faire différemment à l'échelle régionale.
Tout en poursuivant la transformation de notre dispositif militaire au Sahel, nous étudierons les moyens d'élargir notre action collective. La France envisage en effet de coconstruire une nouvelle stratégie en Afrique de l'Ouest avec les Africains, avec les Européens ainsi qu'avec nos partenaires anglo-saxons. C'est aussi parce que l'action militaire ne peut suffire que d'autres domaines sont à mobiliser pour éviter la propagation du djihadisme. C'est tout le sens des concertations que nous avons engagées, Jean-Yves Le Drian et moi-même, depuis plusieurs jours et qui se poursuivent.
Aujourd'hui, toutes les options sont sur la table, dont celle de quitter le Mali. La décision qui sera prise fera vivre ce que nous avons construit avec nos partenaires sahéliens ainsi qu'avec nos partenaires européens.
Avant de répondre à vos questions, je voudrais dire quelques mots de la situation en Ukraine. Le risque d'escalade demeure très élevé. Sous couvert d'exercices militaires, la Russie fait de nombreuses démonstrations de force. Plusieurs États, dont les États-Unis, ont décidé ces derniers jours de rapatrier leur personnel diplomatique et ont demandé à leurs ressortissants de quitter le pays car ils estiment qu'une intervention militaire russe est désormais imminente en Ukraine.
Néanmoins, la France estime qu'une issue diplomatique à ce conflit est encore possible. Nous appelons donc instamment la Russie à la désescalade. Nous avons clairement exprimé que toute action militaire de la Russie à l'encontre de l'Ukraine, même limitée, emporterait des conséquences stratégiques. Le temps est encore à la diplomatie et nous multiplions nos efforts en ce sens. Le Président de la République s'est rendu à Moscou et à Kiev ; le chancelier allemand était à Kiev hier et se trouve à Moscou aujourd'hui. Par ailleurs, le Président de la République échange cet après-midi même avec le président des États-Unis. Les contacts sont nombreux et nourris avec nos alliés. J'ai moi-même parlé avec le secrétaire général de l'OTAN hier soir, ainsi qu'avec mon homologue américain la semaine dernière, et j'aurai l'occasion, à partir de demain, de rencontrer tous mes homologues dans le cadre de la réunion ministérielle de l'OTAN.
Face à la Russie, nous prônons trois principes : fermeté, dialogue et désescalade, le tout en restant unis, cohérents et déterminés avec nos alliés. Notre objectif est double : répondre à l'urgence de la crise actuelle, mais aussi engager l'Europe dans un nouvel ordre de sécurité à plus long terme. Pour cela, nous devons avancer sur les questions de fond, c'est-à-dire sur les garanties qui permettront d'aboutir à un nouvel ordre de sécurité en Europe. Nous nous tenons prêts à assumer nos responsabilités, quelle que soit l'évolution de la situation, y compris si la Russie venait à lancer une offensive en Ukraine.