Merci, monsieur le ministre, d'avoir accepté cette audition par la commission des finances et la commission des affaires économiques. Elle s'impose, dans un contexte de très forte hausse des prix de l'énergie qui a des effets marqués sur l'inflation – même si celle-ci résulte de causes diverses, dans une stratification inquiétante – et qui va probablement modifier, à terme, les prévisions concernant la croissance et le niveau des dépenses publiques de la loi de finances que nous avons votée.
Les modalités d'intervention de l'État dans cette crise sont conformes à l'état d'esprit qui était le nôtre pendant la crise épidémique, qui a conduit à une aide importante de l'État. Les questions portent plutôt sur la nature des instruments mobilisés, leur volume, leur ciblage et le calendrier de leur utilisation.
Nous aimerions également connaître votre analyse de la situation économique et de ses effets sur les finances publiques et sur les grands agrégats, dont la croissance et l'inflation. La Banque de France et l'INSEE ont déjà entrepris de chiffrer les conséquences de la situation sur la croissance en 2022 ; êtes-vous d'accord avec leurs estimations ? Ne risquons-nous pas d'entrer dans une période de stagflation, alors que l'on attendait déjà un ralentissement de la croissance en 2023 ? Maintenez-vous votre prévision de 4 % pour 2022 ?
Les mesures prises par les autres pays européens pour lutter contre la hausse des prix de l'énergie sont différentes des nôtres. Les États de la zone euro devraient-ils se coordonner pour éviter de trop grandes divergences de prix entre pays ?
Selon quelle procédure allez-vous financer le plan de résilience économique et sociale : par une loi de finances rectificative ou par un décret d'avance ? Quel est le montant des crédits pour 2021 qui ont pu être reportés sur 2022, et quels seraient les crédits disponibles pour financer le plan de résilience dans le cadre de ces reports ?
Enfin, lors de la conférence interparlementaire sur la stabilité, la coordination économique et la gouvernance dans l'Union européenne, il est apparu que les critères du pacte de stabilité et de croissance auraient bien du mal à être respectés. Plaidez-vous pour la reconduction de la clause de sauvegarde et la poursuite de la suspension du pacte de stabilité en 2023 ? Avez‑vous pu avancer concernant la définition des critères qui pourraient s'appliquer par la suite à la zone euro compte tenu des circonstances passées et présentes ?