Dès l'automne 2021, vous l'avez rappelé, les prix de l'énergie et des matières premières avaient connu une forte hausse en raison de la surchauffe de l'économie mondiale. À cela s'ajoutent désormais les conséquences de la guerre en Ukraine : les sanctions prises contre la Russie de Vladimir Poutine, nécessaires pour tenter de stopper cette guerre, affectent aussi les ménages et les entreprises françaises, après deux années déjà difficiles. Dans ce contexte, il convient de saluer l'esprit de responsabilité du Gouvernement, qui s'applique sans relâche à protéger nos concitoyens et nos entreprises des crises multiples. Vous avez évoqué les dispositifs mobilisés depuis plusieurs mois, pour un montant de 26 milliards d'euros, afin de préserver le pouvoir d'achat des Français des hausses du prix de l'énergie.
Le Premier ministre a présenté avant-hier un plan de résilience structuré autour de trois piliers : protéger les ménages et les entreprises des conséquences immédiates du choc provoqué par la guerre en Ukraine ; préserver les secteurs les plus exposés de notre économie des conséquences durables de la crise ; apporter des aides ciblées grâce à des mesures sectorielles spécifiques. Nous saluons particulièrement les aides en faveur des agriculteurs, des pêcheurs et des acteurs du bâtiment et des travaux publics (BTP). Il nous faut absolument maintenir ces activités, mais aussi éviter que ces secteurs ne répercutent sur le consommateur final la très forte hausse des prix de l'énergie et des matières premières qu'ils subissent. Le plan de résilience sert notamment cet objectif.
D'une part, la crise que nous traversons appelle une accélération de la nécessaire transition énergétique, vous l'avez dit, et conforte le choix affirmé d'un mix entre le nucléaire et les énergies renouvelables. D'autre part, le contexte géopolitique rend plus impératif encore le renforcement de notre souveraineté non seulement énergétique, mais aussi alimentaire et industrielle. Promouvoir la souveraineté européenne, c'est précisément la stratégie que vous soutenez depuis le début du quinquennat.
À titre personnel, je souhaite appeler votre attention sur la situation des sous-traitants et des indépendants qui travaillent pour des entreprises vivant d'une coopération étroite avec la Russie et l'Ukraine. Tel est le cas du secteur aérospatial : le transport des satellites est interrompu ; la programmation des lanceurs est bouleversée ; des retards de planification importants sont à prévoir. Les sous-traitants ne sont pas directement concernés par les mesures d'aide, alors même que l'activité de certains d'entre eux est totalement à l'arrêt. Des mesures complémentaires sont-elles envisagées en faveur des travailleurs indépendants et des PME sous-traitantes des secteurs touchés ?