Un mois, presque jour pour jour, après le déclenchement de la guerre en Ukraine, il était indispensable que nous vous entendions, monsieur le ministre de l'agriculture et de l'alimentation, sur les conséquences de cette tragédie sur les marchés agricoles et alimentaires ainsi que sur les actions à entreprendre pour assurer notre souveraineté alimentaire et limiter les effets de la crise sur les équilibres européens et mondiaux.
Les conséquences de la guerre sur les marchés agricoles et alimentaires sont considérables : l'Ukraine et la Russie représentent 30 % des exportations mondiales de blé ; les prix ont augmenté de 70 % depuis le début de la guerre – à plus de 400 euros, le prix de la tonne de blé atteint des sommets inégalés – et d'autres denrées sont concernées ; l'Union européenne importe massivement des produits d'alimentation animale depuis ces deux pays ; le Maghreb et l'Afrique subsaharienne sont très dépendants des exportations de céréales. L'autonomie alimentaire redevient donc une question centrale.
Ces conséquences se font sentir tant au plan national – le plan de résilience est destiné à les atténuer – qu'aux plans européen – la stratégie « De la ferme à la fourchette » (Farm to fork) en sera certainement affectée – et mondial – le Président de la République a annoncé hier un plan pour en amortir les effets dans les pays les plus dépendants de l'Ukraine et de la Russie pour leurs approvisionnements en céréales.