Dans ces situations graves, des peurs, des inquiétudes et une colère légitime s'expriment. D'importantes mesures de freinage ont été instaurées en Guadeloupe, qui contraignent le quotidien de la population, affectent gravement les petites entreprises et les acteurs économiques et bousculent nos habitudes et nos pratiques les plus ancrées ; la rentrée des classes a ainsi été décalée.
Tout à l'heure, nous débattrons du projet de loi autorisant la prorogation jusqu'au 15 novembre de l'état d'urgence sanitaire dans les outre-mer. Cependant, il nous faut anticiper dès aujourd'hui la sortie de l'état d'urgence. Vous le savez, les territoires ultramarins connaissent des taux de vaccination bien plus faibles que l'Hexagone, à cause de la désinformation, du manque de pédagogie et de la manipulation sur les réseaux sociaux. Cet ensemble de facteurs pousse à la division, à la peur, à la fracturation de notre société et nous a fait perdre un temps précieux face à la progression du virus. Nous ne pouvons pas ajouter de la division aux fractures sociales qui perdurent.
Le ministre des outre-mer, Sébastien Lecornu, a lui-même déclaré le 1er août, dans une interview à Libération, qu'il était prêt à présenter des adaptations du passe sanitaire aux réalités locales des outre-mer. Bien sûr, il nous faut écouter la parole des experts scientifiques, qui disent que nous sortirons de la crise sanitaire par le vaccin ; il nous faut aussi entendre les témoignages. Toutefois, concrètement, comment le Gouvernement prévoit-il d'adapter le déploiement du passe sanitaire dans les outre-mer, singulièrement en Guadeloupe ? Quelles mesures de différenciation proposez-vous ?