Quant à l'insuffisance de la vaccination, il faudrait commencer par se demander à quoi elle est due, au lieu de montrer du doigt les populations. Moi qui vous parle, je suis vacciné ; je crois au vaccin. J'en connais les limites : il ne me prémunit pas entièrement. Cependant, j'ai choisi en conscience de le recevoir et de le recommander à ceux qui me posent la question. Je l'ai choisi pour une raison simple, humble, une raison d'être humain qui n'ignore pas le doute : il réduit considérablement les risques, donc il vaut la peine d'être administré. Pour autant, je ne prétends pas me prononcer d'un point de vue scientifique, médical. Il y a longtemps que ma famille politique a cessé d'avoir des idées politiques concernant ce domaine ! En matière de recherche, c'est faisable ; en revanche, tout le monde connaît le péril qu'il y aurait à demander aux politiques un avis sur la science. Peut-être ai-je une opinion personnelle, mais je ne l'exprimerai pas ; encore une fois, je sais seulement que le vaccin réduit le danger et, fort de cet argument rationnel, je m'efforce de convaincre ceux qui m'interrogent.
Cela ne signifie pas que mes collègues ou moi-même cédions quoi que ce soit de notre opposition au passe sanitaire, c'est-à-dire aux mesures de restriction des libertés. Je vais vous le dire sans détour : elles ne servent à rien ! Vous ne nous préparez pas à affronter la suite des événements ! Tous les facteurs à l'origine des pandémies subsistent. La chaîne de contamination qui fait que les zoonoses sont transmises par les animaux sauvages aux animaux domestiques, puis par ces derniers aux humains, ne sera rompue que si l'on renonce à certains types d'élevage, ainsi qu'à la destruction des habitats naturels ; autrement dit, la cause de telles épidémies n'est pas uniquement virale, mais aussi écologique et sociale. La carte des contaminations coïncide avec celle de la misère. Dans une partie considérable de la Guadeloupe comme de la Guyane, comme de Mayotte, il est tout bonnement impossible d'accomplir certains gestes barrières, faute d'eau courante !