En outre-mer, la crise sanitaire ne date pas d'aujourd'hui, ni même d'hier. Son intensité actuelle s'explique par des décennies de régression, par une intolérable rupture d'égalité avec l'Hexagone. En 2014, un rapport de la Cour des comptes signalait déjà le caractère alarmant de la situation sanitaire outre-mer ; en 2017, la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) nous alertait sur les inégalités de santé, pointant notamment des taux de mortalité infantile et prénatale en Guadeloupe, ainsi qu'un taux de cancer de la prostate supérieur à la moyenne. Guadeloupe, Martinique, Guyane sont les territoires les plus touchés par la sous-densité médicale. Nous le savions depuis des décennies, vous le savez depuis plus de quatre ans et vous n'avez rien fait ! Pire, vous avez poursuivi les politiques à l'origine de ces disparités, accentuant les inégalités et la vulnérabilité des habitants.
Cette situation relève de votre responsabilité directe. Le projet de loi visant à proroger l'état d'urgence sanitaire dans les outre-mer est non seulement inacceptable du point de vue des libertés et des droits, mais intolérable par le mépris dont il témoigne envers des populations, des territoires, systématiquement maltraités.
Nous nous opposons à ce texte et lui opposons une stratégie sanitaire alternative basée sur des mesures d'urgence, notamment sur la mise en place d'une véritable politique de proximité, d'« aller vers », s'appuyant sur les outils de la santé communautaire et sur ceux de la démocratie sanitaire – par exemple l'installation immédiate dans toutes les écoles et dans toutes les salles de spectacle de capteurs de CO
Ces mesures, que nous avions proposées au travers de nos amendements, vous les avez balayées d'un revers de main. Voilà pourquoi nous proposons de rejeter ce projet de loi…