La situation est préoccupante dans l'ensemble de l'outre-mer. Elle l'est avec une acuité toute particulière en Polynésie française et en Guyane, territoires où le taux d'incidence est inédit et le taux de mortalité très élevé – à titre d'illustration, si le taux de mortalité de la Polynésie française était rapporté à l'Hexagone, il représenterait 6 000 morts quotidiens. Il en a fallu moins pour déclamer le « quoi qu'il en coûte » !
Je salue l'engagement de notre collègue Nicole Sanquer, qui n'a malheureusement pas pu venir à Paris pour prendre part à ce débat. Comme en Guyane et aux Antilles, c'est tout le territoire de la Polynésie française qui est sous le choc, face à l'afflux de patients dans les hôpitaux et aux nombreux décès qui endeuillent les familles. Je pense également à nos collègues calédoniens, Philippe Gomès et Philippe Dunoyer. La Nouvelle-Calédonie, qui semblait être épargnée par la covid-19, enregistre finalement ses premiers cas depuis peu, justifiant l'annonce d'un confinement.
La présente discussion générale est l'occasion pour le groupe UDI et indépendants d'exprimer son soutien et sa reconnaissance envers les centaines de soignants hexagonaux volontaires qui ont grossi les rangs des soignants en outre-mer : voilà un témoignage direct et tangible de la solidarité et de l'humanité qui animent notre société, où qu'on se trouve, dans la lutte contre la covid-19.
La prorogation de l'état d'urgence sanitaire en outre-mer s'impose, tant le virus y prospère, laissant derrière lui des malades, des morts, des familles endeuillées et une crise économique et sociale latente. L'état d'urgence sanitaire est un outil indispensable car lui seul permet de limiter les déplacements en dehors du domicile, par le confinement ou le couvre-feu.
Au-delà de l'état d'urgence sanitaire, les territoires sollicitent de la part du Gouvernement des mesures de première importance – certaines ont été formulées par le président de la délégation aux outre-mer, dont nous tenons à saluer le travail. Les mesures économiques doivent être reconduites en outre-mer : sans elles, la crise sanitaire serait suivie d'une crise économique sans précédent, puis d'une crise sociale. Le Gouvernement entend reconduire les aides – nous vous rejoignons en cela, monsieur le ministre. Toutefois, la crise est révélatrice de carences en infrastructures et en services. Comme ce fut le cas dans l'Hexagone, où la crise a justifié le Ségur de la santé et le plan France relance, la crise en outre-mer doit nous faire prendre conscience des besoins particuliers qu'expriment nos concitoyens ultramarins.
Un autre sujet appelle notre attention : celui de la couverture vaccinale. Alors que le taux de couverture vaccinale complète culmine à 77,8 % pour toute la France, dans de nombreux territoires ultramarins, moins de la moitié de la population est vaccinée. La défiance exprimée envers la vaccination – similaire à celle que nous connaissons dans l'Hexagone – y est protéiforme. Quelles qu'en soient les raisons, il est de la responsabilité du Gouvernement d'inciter, de convaincre et de tout faire pour que nos compatriotes acceptent volontairement la vaccination. Il serait préoccupant que la défiance persiste, alors que la circulation du virus est extrêmement vive sur place, et que la mortalité est élevée. Outre qu'elle sauve la vie de nos concitoyens, la vaccination permettra la reprise économique dans des territoires où, bien souvent, le tourisme est la première source de production de richesse. À n'en pas douter, le tourisme ne reprendra pas sans une situation sanitaire contrôlée, et donc sans une couverture vaccinale à grande échelle. En conclusion, le groupe UDI et indépendants votera en faveur du projet de loi.