Il y a urgence, et depuis de nombreuses années !
Pour ce qui est de l'aspect purement sanitaire, il est déplorable de constater un traitement différent qui cache très certainement des manœuvres malsaines. Les chiffres parlent d'eux-mêmes, mes chers collègues : à Mayotte où la prolongation est anticipée, le taux d'incidence est de 50 cas pour 100 000 habitants et il est de 153 cas à La Réunion. Si le seuil d'alerte est de 200 cas pour 100 000 habitants, comment se fait-il que sur les douze départements se situant au-dessus de ce seuil, seuls trois d'entre eux se trouvent en outre-mer, contre neuf dans l'Hexagone ? Dans les Bouches-du-Rhône le taux d'incidence est de 503 cas pour 100 000 habitants, il est de 300 cas dans le Vaucluse, de 271 cas dans le Gard et de 273 cas dans le Var.
Soyons clairs, nous ne voulons pas intégrer l'Hexagone à ce texte, mais vos contradictions sont regrettables. Ne voyez-vous pas toutes les situations difficiles, dramatiques même, et les problèmes sociétaux que traversent nos territoires ? Vous préférez instaurer une politique inhumaine de tri des patients, tout d'abord au sein des services de réanimation où nos anciens ont été délaissés et débranchés sans accord, comme c'est arrivé en Guadeloupe. On a déploré aussi la déprogrammation d'interventions concernant d'autres pathologies. Ce tri a été également effectué devant des établissements de santé en fonction de la possession ou non du passe sanitaire. Qui êtes-vous pour choisir entre les êtres humains, pour vous octroyer sur eux un droit de vie ou de mort, pour décider de leur droit à être soignés ?
Jeudi dernier, lors de la réunion de la délégation aux outre-mer, le manque de stock d'oxygène à destination des patients, manque qui a entraîné prématurément la mort de malades, a été évoqué. Il est inadmissible et choquant qu'un territoire français subisse de telles injustices. À qui la faute ? Aux ultramarins ou au manque de services publics, au défaut d'humanisme ?