Intervention de Bertrand Pancher

Séance en hémicycle du mardi 7 septembre 2021 à 15h00
Prorogation de l'état d'urgence sanitaire dans les outre-mer — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

L'occasion m'est donnée, depuis cette tribune, d'adresser toutes nos pensées à nos amis d'outre-mer, nos compatriotes d'outre-mer. Nous sommes évidemment à leurs côtés face à la grave crise qu'ils subissent en ce moment. Nous voulons leur dire que nous les aimons, que ce qu'ils apportent à notre pays est immense et que la France a en permanence le devoir d'être plus que jamais à leur écoute, compte tenu du poids de l'histoire, des souffrances que ces territoires et départements d'outre-mer ont connues. Nous sommes donc avec eux, monsieur le ministre.

Bien évidemment, nous allons soutenir ce projet de loi parce que la situation en outre-mer est très préoccupante. Le nombre de décès augmente de façon inquiétante, notamment en Polynésie où l'épidémie a fait au moins 115 morts la dernière semaine d'août. Rapporté à la population de l'archipel, ce chiffre dépasse largement tout ce qu'a connu la métropole. Pour avoir échangé avec des parlementaires d'outre-mer, j'ai pu me rendre compte à quel point la situation était grave, au point qu'on est parfois confronté à une pénurie de cercueils. Cette situation critique nécessite évidemment une mobilisation exceptionnelle. Plusieurs centaines de personnels soignants ont été déployées depuis la métropole, et nous souhaitons évidemment saluer leur engagement, crucial – la solidarité existe.

Plusieurs explications ont été avancées pour comprendre la situation spécifique que connaît l'outre-mer, dont le taux de vaccination reste particulièrement faible. Notre groupe renouvelle son attachement à la vaccination de l'ensemble de la population, seule solution pour lutter efficacement contre la pandémie.

La faiblesse de la vaccination est due aussi, il faut le dire clairement, à une défiance de la population, mais pas uniquement. Les tergiversations de l'exécutif sur la stratégie face à l'épidémie et ses nombreux manquements – on pense aux tests, aux masques… – ont pu contribuer à accentuer cette défiance. La situation particulière des territoires d'outre-mer et l'histoire contribuent aussi à alimenter une méfiance vis-à-vis des campagnes menées par l'État. On ne fait pas confiance à l'État. Beaucoup d'épisodes malheureux comme l'utilisation du chlordécone aux Antilles ou les essais nucléaires en Polynésie française sont encore dans les mémoires. Face à cette situation, il était nécessaire de faire preuve de pédagogie et de s'appuyer sur les réseaux de terrain, notamment les élus locaux de qualité pour bien mener la campagne vaccinale. Le Gouvernement n'a pas suffisamment tenu compte des spécificités de ces territoires et n'a pas assez travaillé pour convaincre les habitants. La prise de décision n'a pas suffisamment fait l'objet d'une concertation structurée entre le préfet et les élus locaux.

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