C'est le seul texte sanitaire portant sur les territoires d'outre-mer : j'espérais, monsieur le ministre, une réponse un peu plus consistante.
Plusieurs orateurs vous ont interpellé sur les problèmes structurels qui sont en partie à l'origine de la force de l'épidémie, comme sur les mesures d'urgence qui devraient être prises dès maintenant. Hélas, la majorité a balayé nos amendements, pourtant porteurs de propositions très concrètes – sur les territoires d'outre-mer cette semaine, mais plus généralement depuis plus d'un an.
Le rapporteur a repris à son compte cette idée du « aller vers », prétendument mis en place par le Gouvernement, alors que ce n'est pas le cas ! Sinon, vous auriez accepté l'amendement que nous avons proposé sur ce sujet. Or vous l'avez rejeté.
Il est nécessaire de mettre en place une véritable politique d'« aller vers », c'est-à-dire une politique de santé communautaire, une politique qui suscite une véritable participation de la communauté à l'amélioration de sa propre santé, en s'appuyant sur les connaissances, sur l'expertise des populations, des associations, des collectifs. C'est d'autant plus vrai outre-mer que ces territoires ont connu d'autres épidémies et ont développé des expertises.
Nous considérons que non seulement ce projet de loi fait reculer les droits et libertés, mais qu'il montre de surcroît un mépris des populations sur lesquelles il faut, de votre point de vue, déverser des campagnes de communication descendantes, qui rappellent de biens mauvais souvenirs, et sont souvent perçues comme néocoloniales. Vous devriez plutôt mobiliser la population elle-même.
Cette attitude explique, selon nous, les fortes réticences que nous constatons vis-à-vis de votre politique dans les populations.
Voilà pourquoi votre politique est un échec et voilà pourquoi nous refusons de voter cet article.