…il s'agit bien plus que d'une rupture de contrat industriel, bien plus que de la remise en cause d'un contrat d'armement entre la France et l'Australie : c'est une rupture de confiance entre alliés et un triple tournant stratégique pour nous Européens.
Le fond de votre question, c'est de savoir ce qui a entraîné ce résultat stupéfiant qu'est la dénonciation, le 15 septembre, du programme dans lequel nous étions engagés depuis 2014. C'est en effet en 2014 que les discussions ont commencé entre l'Australie et la France sur un programme ambitieux de sous-marins classiques de classe océanique. Le contexte était déjà celui d'une montée en puissance rapide de la Chine.
La demande portait sur un sous-marin capable d'aller loin avec une propulsion classique. Elle devait permettre à l'Australie, j'insiste sur ce point, de se doter d'un équipement souverain. Si nous avons été sélectionnés en 2016, c'est parce que nous avons parfaitement répondu à cette demande. Le sous-marin proposé était de type Barracuda, avec pour seule différence qu'il ne serait pas à propulsion nucléaire. Il devait être produit en Australie : c'est de l'acier australien qui devait servir à fabriquer une coque australienne, dans un chantier naval australien, avec des employés australiens.
Nous avons appris la dénonciation du contrat quelques heures avant son annonce publique.