La duplicité, le mépris et l'indécence ne doivent jamais s'inviter dans une relation amicale. Et que dire lorsque cette relation est plusieurs fois centenaire ?
La duplicité : celle qui consiste à négocier dans le dos de la France. Le mépris : ne pas prendre la peine d'informer selon les usages. L'indécence : invoquer un choix technologique quand on connaît l'excellence de notre industrie de défense – et je salue la réaction exceptionnelle de Naval Group, qui se distingue des autres.
Chez nous, dans le Cotentin, particulièrement à Cherbourg, l'industrie navale est un des cœurs vibrants. Derrière ces décisions unilatérales, il y a des familles, des emplois directs et indirects, des entreprises sous-traitantes. Nous n'acceptons pas d'être les victimes silencieuses de ce coup de poignard dans le dos.
L'administration américaine considère que sa « guerre froide » contre la Chine l'autorise à s'asseoir sur notre pays et sur l'Europe. Ce retournement de situation montre l'urgence de fonder une défense européenne. La France, vous l'avez rappelé, madame la ministre, est une puissance dans l'Indo-Pacifique, avec 1,6 million de Français présents. C'est le moment de fonder une souveraineté stratégique européenne.
Que penser d'un allié dont la parole n'est plus d'or ? Aujourd'hui la France, demain l'Allemagne ; aucun pays d'Europe, aucun allié de l'OTAN n'est à l'abri. Face à une crise transatlantique sans précédent depuis 2003, quelle sera la réponse ferme de notre pays ? Quel soutien envisager pour nos territoires meurtris ?
Je tiens, enfin, à affirmer que rien ne justifie la délectation honteuse de certains face à ce mauvais coup porté à la France.