Monsieur le Premier ministre, jeudi, l'Australie a annoncé qu'elle dénonçait le contrat d'achat de douze sous-marins passé avec la France. Je dis l'Australie mais je devrais dire les États-Unis : c'est Joe Biden qui l'a annoncé depuis la Maison-Blanche.
C'est une trahison sans précédent : des dizaines de milliards étaient en jeu ; le plan de charge de Naval Group est bouleversé ; des emplois sont menacés ; nous avions déjà transféré des savoir-faire sensibles aux Australiens, autant dire désormais aux Étatsuniens.
Les États-Unis protègent leur hégémonie et sont prêts à tout pour cela. Ils ont 750 bases militaires à l'étranger. Ils traitent leurs alliés comme des vassaux. Pour resserrer l'étau contre la Chine, ils participent désormais à la prolifération nucléaire.
Voilà comment se comportent les États-Unis qu'Emmanuel Macron et votre gouvernement suivent aveuglément depuis bientôt cinq ans. Et votre réaction aura été piteuse : l'annulation d'un dîner à l'ambassade à Washington. C'était tellement ridicule que vous avez fini par rappeler nos ambassadeurs. Soit ! Mais ce genre de symbole n'est rien.
L'heure n'est pas à bouder mais à agir. L'indépendance de la France, voilà à quoi les Français aspirent : refuser tout embrigadement, tout alignement, pour rester une puissance de médiation au service de la paix, y compris dans l'océan Indien et dans l'océan Pacifique.
Refusons la tutelle des États-Unis sur notre pays. Refusons de les suivre aveuglément dans leur nouvelle guerre froide contre la Chine. Quittons l'OTAN et refusons l'installation de son centre spatial à Toulouse.