Ma question s'adresse à M. le ministre des affaires étrangères. L'Australie a donc annoncé qu'elle n'achèterait finalement pas les douze sous-marins que devait lui construire l'entreprise Naval Group, en vertu d'un contrat passé en 2016.
Vous avez parlé de « trahison » et de « coup dans le dos » quand le premier ministre australien a évoqué un changement de besoin lié à l'expansionnisme chinois dans la région.
La plupart des observateurs considèrent que ce dédit australien, aussi brutal soit-il, était en germe depuis de nombreux mois, avec la conclusion du pacte AUKUS entre l'Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis. La volonté de ces pays est d'être dotés d'armes et d'équipement militaires adaptés et compatibles en cas de conflit majeur avec la Chine.
La France souhaite manifestement jouer un rôle autonome dans la région sans s'aligner ni sur les États-Unis ni sur la Chine. Vous avez récemment argué que nous étions la puissance européenne présente dans le Pacifique où nous avons deux millions de ressortissants et 7 000 militaires.
L'Union européenne devrait d'ailleurs adopter aussi une telle politique extérieure autonome. Or les pays européens ont des positions très contrastées en la matière, certains souhaitant continuer à se placer sous la protection du parapluie militaire américain tandis que d'autres sont plus allants pour développer une voie militaire et diplomatique propre.
Au-delà des protestations diplomatiques contre l'attitude prédatrice des Américains sur ces dossiers militaires, quelle réaction de long terme pensez-vous engager après ce camouflet ?