C'est dommage !
Le 1er novembre prochain, trente lits de psychiatrie devraient être fermés dans l'établissement public de santé mentale des Flandres, à Bailleul. Depuis plusieurs mois, les personnels se battent contre cette décision qui remet en cause la pérennité de l'établissement et la qualité des soins dispensés. Je tiens à leur réaffirmer ici mon soutien.
Bailleul n'est malheureusement pas un cas isolé. Dans le Nord, la pénurie de psychiatres est telle que des établissements sont contraints de fermer des lits ou de fusionner pour assurer un minimum de garanties de soins aux patients. À l'échelle du pays, 30 % des postes de praticiens sont vacants ; de nombreux postes d'internes, en particulier, ne sont pas pourvus.
La psychiatrie ne séduit plus les étudiants. Comment pourrait-il en être autrement compte tenu du niveau des salaires et de la détérioration des conditions de travail ? Cela ne date pas d'hier, les alertes sont nombreuses depuis plusieurs années. Mais, depuis 2020, l'urgence s'accentue. L'épidémie de covid-19 a mis, et continue de mettre à l'épreuve la santé mentale des Français.
Les assises de la santé mentale et de la psychiatrie, d'abord reportées, se tiendront finalement à la fin du mois, sans qu'une partie des professionnels aient été consultés – je pense aux psychologues.
Monsieur le ministre, n'en faites pas une coquille vide. Nous sommes lucides : d'ici à la fin du mandat, nous n'aurons ni grande loi-cadre, ni plan ambitieux pour tout notre système de soins en santé mentale. Je le regrette. Cependant le prochain budget de la sécurité sociale doit être l'occasion de concrétiser quelques avancées. Que prévoyez-vous pour garantir la pérennité de notre système et de nos établissements, comme celui de Bailleul ? C'est une question de santé publique et, au-delà, une question politique, éthique, qui nous renvoie à notre responsabilité, en tant que société, vis-à-vis des plus vulnérables.