Ma collègue vient de souligner un aspect très important de ce débat : si l'on tient compte des personnes en situation de fragilité ou de précarité, alors cette conception peut être interprétée de manière très extensive. On fait peser des dépenses supplémentaires sur certains étudiants pour des services qu'ils n'utiliseront pas forcément, mais pas sur d'autres : c'est donc un impôt ! On en exonère des gens qui viennent dans notre pays pour fuir une situation de misère ou de danger – je ne discute pas cela, ce n'est pas le débat – , mais ma collègue vise juste en citant un très bon exemple : les gens qui doivent travailler pour financer leurs études sont souvent dans une situation de précarité au moins aussi importante ! Pourquoi n'offre-t-on pas à nos concitoyens en situation de fragilité les mêmes droits et les mêmes chances qu'aux personnes venant de l'étranger pour bénéficier de la sécurité dans notre pays ? Cela mérite que l'on se pose la question.