Gangrenée par le communautarisme et le multiculturalisme, pervertie par la déconstruction, touchée par l'ensauvagement de la société, l'école de la République est indéniablement en danger. Sa mission essentielle de transmission des connaissances et des valeurs de la République, dans le refus de toute discrimination, est chaque jour davantage remise en cause. Fini, la recherche de l'excellence, le mérite et l'apprentissage du respect de chacun ! Les trop nombreux renoncements et le nivellement par le bas ont conduit à la situation actuelle.
Cette situation n'est pas une fatalité. Il est encore temps d'inverser une tendance dangereuse pour notre avenir. En qualité d'élus de la nation, il est de notre responsabilité de redonner à l'école ses repères, un cap à suivre et des moyens à la hauteur des enjeux. La proposition de loi que nous examinons en deuxième lecture contribue très indirectement à cette mission en remédiant à un vide juridique préjudiciable pour le bon fonctionnement de nos écoles.
Les attentes sur le terrain sont fortes car, cela a été rappelé, les missions confiées aux directeurs d'école se sont particulièrement étoffées ces dernières années. Dans 85 % de nos écoles, les directeurs sont des enseignants qui assurent des responsabilités de direction en plus de leur charge d'enseignement. Leur pouvoir de décision est limité, mais leur charge de travail supplémentaire s'alourdit au fil du temps.
En les obligeant à instaurer un protocole évolutif et à faire face à des situations diverses, la crise sanitaire a été un puissant révélateur de la place qu'ils occupent et des carences statutaires dont ils pâtissent. Je tiens cependant à saluer le professionnalisme dont ils ont fait preuve tout au long de cette période. Si l'ambition d'apporter une reconnaissance aux missions et aux responsabilités des directeurs d'école n'est pas nouvelle, la question s'est donc posée avec une acuité accrue ces derniers mois. Le statu quo n'est ni tenable, ni souhaitable.
Tout ce qui peut améliorer la bonne marche des établissements et l'attractivité de la profession va dans le bon sens. Ainsi, au Sénat comme à l'Assemblée nationale, nous avons été animés d'un esprit ouvert et constructif, à condition que la loi ne se défausse pas – comme elle le fait trop souvent – sur le pouvoir règlementaire. C'est pourquoi le groupe Les Républicains est favorable à la création d'un statut donnant aux directeurs d'école d'abord une reconnaissance, ensuite de l'autonomie et enfin des moyens supplémentaires.
Compte tenu des échanges que j'ai pu mener dans ma circonscription et des réserves qui ont été soulevées, je précise à mon tour que si la mention a été supprimée par le Sénat, l'autorité dont disposeront les directeurs d'école ne sera pas hiérarchique mais bien fonctionnelle ;