Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mercredi 29 septembre 2021 à 15h00
Création de la fonction de directeur d'école — Article 1er

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports :

Après tout, nous pouvons en discuter, sachant que je suis convaincu de votre volonté d'avoir un service public de l'éducation nationale fort. De votre côté, ne doutez pas de notre volonté de renforcer le service public de l'éducation nationale, en renforçant les directeurs et directrices d'école.

Vous avez le droit de penser que notre chemin n'est pas le bon, mais sachez que notre but est très clair et affiché : renforcer le service public de l'éducation nationale, ce qui permettra d'élever le niveau général et de lutter contre les inégalités sociales, en donnant plus de force aux directeurs et directrices d'école. Comme vient de le rappeler la rapporteure, cela revient à renforcer les équipes. Nous visons l'exact inverse de la caporalisation redoutée par certains : donner plus de pouvoir au terrain, le directeur et la directrice d'école incarnant l'équipe au quotidien.

La notion d'autorité fonctionnelle est pragmatique en ce qu'elle permet des délégations de compétences de la part des inspecteurs de l'éducation nationale qui, notez-le, sont très demandeurs de cette évolution, loin de toute vision verticale et d'idée de conquête du pouvoir par les uns ou par les autres, car le sujet n'est pas celui-là. Il s'agit d'avoir une vision efficace, au plus près du terrain. Grâce à cette évolution, les inspecteurs et inspectrices de l'éducation nationale pourront consacrer plus de temps au soutien, à l'appui des équipes, notamment sur le plan pédagogique.

Comme l'a souligné la rapporteure, l'article 1er va réduire la bureaucratie : le directeur ou la directrice pourra prendre des décisions du quotidien – pour les sorties scolaires, par exemple – sans avoir nécessairement à remplir un papier pour l'inspecteur de l'éducation nationale. Aussi essentielle que l'autorité fonctionnelle, la délégation de compétences est pragmatique et s'inscrit dans une logique de confiance dans les acteurs. Faisons confiance aux interlocuteurs – en les créditant de leur bonne foi – et aux directeurs et directrices d'école.

Pierre angulaire de cette proposition de loi, l'article 1er constitue une évolution très importante, nous ne disons pas le contraire. Ses dispositions sont également très pragmatiques, et ne bouleversent en rien ce qui fonctionne dans l'école primaire en France.

En revanche, l'adoption de ce texte permettra de débloquer certains des points qui ressortent de l'enquête réalisée par le ministère, et dans laquelle les directeurs d'école se plaignent avant tout de la surcharge administrative et des difficultés du quotidien. Nous y avons partiellement porté remède au travers des mesures que j'ai énumérées précédemment. Il s'agit ici d'y répondre à travers l'autorité fonctionnelle des directeurs d'école et la délégation de compétences de l'autorité académique à ces enseignants.

Je terminerai en soulignant, comme je l'ai fait durant la présentation du texte, que, dans ce genre de circonstances, la comparaison internationale est loin d'être inutile. Si nos idées étaient si absurdes que vous le prétendez, il faudrait aussi considérer comme telle la façon dont fonctionnent certains pays. Or il est des sociétés qui appliquent une logique de travail en équipe, de responsabilisation et d'autonomie renforcée à l'école primaire et qui s'en portent bien.

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