Il est vrai, monsieur le ministre, que nous ne partageons absolument pas votre vision de l'école, ni même de la société. Avant de transformer quoi que ce soit – d'être « progressiste », comme vous dites –, il me semble que vous devriez renforcer l'institution dont vous avez la charge, car elle se délite complètement, à tel point que plus personne ne veut y venir. Quoi que vous en disiez, et malgré l'emploi – que je trouve, pour ma part, quelque peu hypocrite – des termes « revalorisation » et « reconnaissance », l'article 1er modifie profondément la fonction de directeur d'école, quand personne ne vous le demandait.
Les directeurs d'école ne demandent pas à devenir les délégataires de compétences de l'autorité académique ! De quelles compétences s'agit-il, d'ailleurs ? De celles de l'inspecteur d'académie (IA), de celles du directeur académique des services de l'éducation nationale (DASEN), ou de celle du recteur ? Tout cela est très flou ! Que demandent les directeurs d'école ? Simplement à disposer d'un pouvoir de décision – avec l'appui, selon l'urgence, du conseil d'école ou du conseil des maîtres – sur certaines procédures qui incombent actuellement aux IEN ou au DASEN. Ces procédures seraient d'ailleurs très étroitement circonscrites, puisqu'elles se limiteraient à celles qui facilitent le travail de l'école et son bon fonctionnement.