Depuis 1975, l'ASE s'est imposée comme un acteur essentiel de la recherche spatiale, à des fins uniquement pacifiques. Bien qu'elle coopère étroitement avec l'Union européenne, son indépendance juridique lui garantit un modèle d'organisation qui a prouvé son efficacité. La France, premier contributeur aux ressources de l'ASE, joue un rôle clé dans ce système : nous fournissons ainsi plus de 3 milliards d'euros pour le développement du lanceur Ariane. De même, depuis 1980, le cadre juridique d'exploitation de l'ASE s'appuie en grande partie sur Arianespace, société de droit français spécialement créée par le Centre national d'études spatiales.
Surtout, les lanceurs européens sont exploités depuis le territoire français dans le Centre spatial guyanais de Kourou, dont notre collègue Lénaïck Adam a souligné les retombées locales. En 2018, il m'a d'ailleurs été donné la chance de visiter le site de Kourou et d'en évaluer l'impact. En Guyane, 440 entreprises et 4 600 emplois sont liés au Centre spatial, ce qui représente 15 % du PIB du territoire. Il s'agit donc pour la France d'assumer son rôle moteur dans la coopération spatiale européenne et de puissance ambitieuse pour le développement des technologies de demain. Il faut donner de l'espoir à tous les futurs Thomas Pesquet en leur montrant que nous faisons ce qu'il faut pour qu'un jour ils puissent réaliser leurs rêves.
Par ailleurs, si elle est indispensable à long terme, l'exploration spatiale peut nous apporter beaucoup dès aujourd'hui. Au-delà de l'emploi, la recherche spatiale est à l'origine d'avancées scientifiques déterminantes. D'un bras robotique pour réaliser des chirurgies du cerveau à un traitement contre l'ostéoporose, en passant par un système d'échographie à distance ou encore une technologie portable de traitement de l'eau, nous innovons pour aller dans l'espace, nous innovons dans l'espace et nous innovons pour sauver des vies sur Terre.
En outre, maintenir la coopération spatiale européenne…