J'ai d'autres choses à vous dire.
Comme vous le savez, la moitié des enfants qui bénéficient de la protection de l'aide sociale à l'enfance vivent toujours dans leur famille. Il reste alors des choses à reconstruire entre eux et leur famille pour éviter qu'ils ne soient confiés à l'aide sociale à l'enfance et, dans ce cas, introduire un avocat pourrait créer un conflit entre l'enfant et sa famille. Ce n'est pas moi qui le dis, monsieur Bernalicis : je vais vous livrer des paroles d'enfants. Il se trouve qu'il y a quelques semaines, j'ai confié à un ancien enfant placé, Gautier Arnaud-Melchiorre, une mission sur la parole de l'enfant. Je lui ai demandé de faire le tour des structures de l'aide sociale à l'enfance et d'aller à la rencontre des enfants pour recueillir leur parole, afin d'évaluer leur perception de leur vie, de l'aide sociale à l'enfance et de la protection dont ils bénéficient.
Depuis nos débats de la semaine dernière, il a soumis à quelques enfants l'idée d'être systématiquement représentés par un avocat. Bien sûr, leurs réponses n'ont pas valeur générale, mais les enfants ont demandé pourquoi ils auraient besoin d'un avocat, puisqu'ils n'avaient rien fait de mal.