Vous avez dit des choses fortes, madame Rabault.
Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission, monsieur le rapporteur général, mes chers collègues, nous voici au terme d'une longue procédure d'examen du projet de loi de finances et du projet de loi de programmation des finances publiques, autrement dit du budget de l'État pour l'année 2018. Il nous aura fallu quarante-cinq jours de débats publics pour aboutir à ces textes dans leur version définitive, textes qui, avouons-le, ressemblent étrangement à ce qu'ils étaient au point de départ.
Car telle est désormais la loi dans cet hémicycle, qui est l'application de la version la plus autoritaire de la Ve République : le Président de la République décide, le Gouvernement applique et la majorité parlementaire approuve. Quant à nous, opposition, si nous essayons de faire ce que nous pouvons, nous sommes entendus sur peu de choses. Rien n'est concédé, aucune modification n'est admise et aucun amendement, ou presque, de l'opposition n'est accepté s'il n'a pas été au préalable approuvé. Des 725 amendements que nous avons déposés, vous n'avez retenu que deux ou trois qui, sans faire injure à cette grande victoire, ne sont que des amendements cosmétiques.
Je le dis du haut de cette tribune pour faire un sort définitif à ceux qui répètent, pour nous flétrir, que nous n'aurions pas de programme. Nous en avons un, que nous défendons dans cet hémicycle par la voie de centaines d'amendements, et vous les refusez tous ! Vous ne ferez pas croire aux Français que vous êtes les seuls à avoir une politique : nous avons des propositions, nous avons un contre-budget.