Je souhaite le défendre encore une fois avec force et vigueur, monsieur le président, puisqu'il touche à un sujet qui tient à cœur à tous les députés présents, même si nous ne partageons pas les voies et moyens de réaliser notre objectif commun. Cet amendement de repli ne prévoit pas, il est vrai, de mise en demeure, de sanction, pour les départements qui n'appliqueraient pas l'interdiction prévue par l'article.
Je tiens à poursuivre mon argumentation sur le fait de savoir ce que l'État pourrait faire concrètement pour régler le problème sans délai. Encore une fois, on peut trouver des emprises sur lesquelles construire des locaux adaptés pour, ensuite, en confier l'usage aux départements, qui ne seraient dès lors plus obligés de placer les mineurs dans des hôtels. Nous nous donnerions un an pour le faire.
À votre place j'aurais fait un code de l'enfance, monsieur le secrétaire d'État, mais passons. Vous êtes en train d'élaborer un plan pour relancer l'activité après la crise sanitaire : c'était l'occasion de faire un grand plan de construction pour accueillir les enfants indignement placés dans les hôtels. Voilà qui aurait stimulé l'activité économique, créé des emplois, et tout le monde aurait été content. Pourquoi n'y avez-vous pas pensé ? C'est toujours possible puisque nous n'avons pas encore examiné le prochain projet de loi de finances.
On ne peut pas se contenter de dire qu'il faut être pragmatique, qu'il faut comprendre que les départements disposent de délais restreints, que leurs moyens sont limités et qu'il faut trouver les lieux disponibles. Voyez ce qui a été fait dans certains territoires qui ont transformé des containers en logements pour les étudiants. Aujourd'hui, on sait faire sortir des logements de terre en quatre mois, appels d'offres compris !