Il s'agit à nouveau d'une proposition que nous avions formulée avec Alain Ramadier. Je pense que ce sujet va nous occuper un peu.
Je vous propose deux amendements qui visent à instituer, pour les parlementaires, un droit de visite des établissements relevant de l'ASE : l'amendement n° 554 prévoit que ce droit s'exercera dans la totalité des établissements mentionnés au livre III du code de l'action sociale et des familles, tandis que le n° 555 restreint cette possibilité aux ESSMS.
Dans les deux cas, la grosse différence par rapport à l'amendement de la majorité, c'est le fait de ne pas prévenir le président du conseil départemental de la visite : le faire, c'est le meilleur moyen de cacher la poussière sous le tapis. Quand on n'a rien à se reprocher, on laisse les établissements ouverts. Cela permettrait également un parallélisme des formes avec le droit de visite concernant les centres éducatifs renforcés ou fermés.
Ensuite, je souhaite que les parlementaires puissent organiser des visites en présence de journalistes, comme c'est autorisé pour les visites de prisons ou de centres éducatifs fermés. Inclure la presse dans le dispositif, c'est lui faire confiance. C'est d'autant plus nécessaire à l'heure de la désinformation et des contrevérités – on nous explique parfois que les services de l'ASE sont des réseaux pédo-satanistes. Ne pas permettre la présence de la presse serait une marque de défiance dramatique de la représentation nationale à l'égard des journalistes.
Ma proposition nous permettrait à nous, parlementaires, d'accomplir l'une des missions que la Constitution nous confie : contrôler les politiques publiques. Elle rappelle également que la presse doit pouvoir réaliser son travail correctement et elle vise également à protéger les mineurs. Il s'agit d'une rédaction que je trouve très acceptable et que je vous demande d'adopter.