Je tiens à remercier très chaleureusement Adrien Taquet pour cette avancée majeure, qui sera désormais inscrite dans la loi. Je pense que nous nous en réjouissons tous unanimement, car cette mesure est attendue par l'ensemble des acteurs associatifs depuis de nombreuses années.
Aujourd'hui, j'ai une pensée pour Lyes Louffok, cofondateur d'un collectif de jeunes majeurs, que nous avions rencontré il y a deux ans, mais aussi pour tous les jeunes issus de l'aide sociale à l'enfance, qui ont subi un brutal coup d'arrêt le jour de leurs 18 ans.
Cet amendement est le résultat d'un combat de longue date, et c'est aujourd'hui une grande victoire que nous partageons. On le sait grâce à nos propres enfants : la majorité n'est pas synonyme de maturité ni d'autonomie. Laisser les jeunes sortis de l'ASE à la rue, sans faciliter leur insertion, est donc une perte sèche pour la France, qui a investi dans leur formation et les a pris en charge jusque-là. Pour leur permettre d'entrer dans la vie active, nous devons les accompagner dans deux domaines majeurs, le logement et l'emploi ; cet amendement représente donc un grand pas.
Je signalerai seulement, comme l'a fait M. Ruffin, deux points – deux autres points – sur lesquels rester vigilants. D'une part, la mention « à titre temporaire » ne doit pas inciter à un accompagnement bref, de trois mois renouvelables, qui ne prendrait pas en compte les besoins des jeunes dans la durée. D'autre part, la rédaction de l'amendement fait que ni les jeunes issus de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), ni plus largement ceux qui se trouvent à 18 ans en situation de vulnérabilité sans être passés par l'ASE, ne pourront plus être pris en charge par ce dispositif : peut-être serait-il bon de prévoir également leur cas.
Quoi qu'il en soit, merci encore pour cette belle avancée !